Russie : l’ancien vice-président de la Cour suprême Viktor Momotov arrêté pour corruption et proxénétisme
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À Moscou, un scandale majeur ébranle le système judiciaire russe. Viktor Momotov, ancien vice-président de la Cour suprême et figure influente du Conseil des juges, a été arrêté. Il est soupçonné d’avoir amassé un vaste empire immobilier et d’avoir facilité un réseau de prostitution, impliquant notamment des mineurs.
Selon plusieurs médias russes indépendants, plus de cent biens immobiliers liés à Viktor Momotov ont été saisis dans le cadre de l’enquête. Ces propriétés — hôtels, terrains, immeubles et complexes touristiques — se trouveraient dans plusieurs régions de Russie, dont Krasnodar, Rostov-sur-le-Don, Nijni Novgorod et Moscou.
Les enquêteurs affirment que Viktor Momotov aurait contrôlé en sous-main la chaîne d’hôtels Marton, utilisée pour des activités illégales, notamment la prostitution. Des témoins évoquent la présence de mineurs parmi les victimes. Des fonctionnaires, des membres des forces de sécurité et des représentants du FSB auraient figuré parmi les clients réguliers de ces établissements, selon certaines sources, des allégations que les autorités n’ont pas encore confirmées.
Originaire du Kouban, une région réputée pour la corruption de son appareil judiciaire, Viktor Momotov a gravi tous les échelons du système russe. Pendant plus de quinze ans, il a occupé des fonctions clés : juge à la Cour suprême, secrétaire de l’assemblée plénière, puis président du Conseil des juges de Russie — une instance chargée notamment de la sélection et de la qualification des magistrats.
Ce poste lui aurait permis, selon les enquêteurs, d’exercer une influence considérable sur les carrières judiciaires tout en dissimulant ses propres activités illégales.
Le parquet général russe accuse Viktor Momotov d’avoir blanchi des fonds issus du crime organisé et aidé à la légalisation de biens immobiliers obtenus de manière frauduleuse. L’ancien magistrat aurait également échappé à plusieurs millions de roubles d’impôts, en utilisant des sociétés écrans pour masquer ses revenus.
Les autorités judiciaires ont confirmé que ses biens sont désormais gelés, dans l’attente d’un jugement.
L’affaire Momotov provoque un véritable choc au sein du pouvoir judiciaire. L’ancien juge incarnait l’élite du système, régulièrement consulté sur les réformes du droit russe. Sa chute met en lumière les liens troubles entre la justice, les milieux d’affaires et le crime organisé.
Pour l’heure, le Kremlin ne s’est pas exprimé publiquement sur cette affaire, tandis que les médias d’État russes évoquent une simple « enquête financière ».
Les observateurs, eux, y voient l’un des plus graves scandales de corruption ayant jamais touché la Cour suprême russe.