Visa révoqué, réputation brisée : les États-Unis placent les barons de l’économie haïtienne au même rang que les criminels armés
2 min read
Le couperet est tombé : plusieurs figures de l’élite économique haïtienne se retrouvent désormais dans la même catégorie que Jimmy Chérizier, alias Barbecue, déjà sanctionné par Washington. Selon des informations obtenues par Lakay Info auprès d’une source diplomatique, les hommes d’affaires Jean Philippe Baussan et Philippe Coles font partie des personnalités dont les visas ont été révoqués par les autorités américaines.
Ces sanctions, qui visent à couper les appuis financiers et logistiques aux réseaux criminels et politiques, marquent une étape sans précédent : pour la première fois, de grands noms du secteur privé haïtien sont publiquement associés au même traitement que des chefs de gangs.
« Ils ne pourront plus voyager ni utiliser les États-Unis comme refuge », confie notre source, précisant que certains d’entre eux ont déjà quitté précipitamment le territoire américain pour se cacher en Haïti, surtout depuis l’arrestation de Réginald Boulos, qui a provoqué une véritable onde de choc dans les cercles économiques. D’autres, surnommés localement les bougeoirs, ont également vu leurs visas révoqués et se retrouvent ainsi coincés, exclus des salons dorés de Miami ou New York qu’ils fréquentaient.
Ce rapprochement brutal entre barons de l’économie et barons des gangs met en lumière la toile complexe des alliances qui alimentent l’insécurité et le chaos en Haïti. Les sanctions américaines cherchent à frapper là où ça fait mal : le portefeuille et la mobilité internationale de ceux qui, longtemps, se croyaient intouchables.
Reste à savoir si ce premier coup de filet marquera le début d’un assainissement du paysage politico-économique haïtien, ou si les élites sanctionnées réussiront, une fois encore, à manœuvrer pour préserver leurs privilèges.