VIH : une injection à 40 dollars pourrait changer la prévention mondiale
3 min de lecture
Une injection deux fois par an, pour une protection quasi totale contre le VIH. Le médicament lénacapavir, développé par le laboratoire américain Gilead Sciences, suscite un immense espoir. Son coût, désormais ramené à 40 dollars, pourrait révolutionner la lutte mondiale contre le virus du sida.
Le lénacapavir n’est pas un vaccin, mais un traitement préventif à action prolongée. Administré par injection sous-cutanée tous les six mois, il empêche le virus de se répliquer dans l’organisme.
Cette approche simplifie considérablement la prévention : deux injections par an au lieu de 365 comprimés quotidiens, comme c’est le cas avec la PrEP orale, actuellement la principale méthode de prévention du VIH.
Les essais cliniques montrent une efficacité proche de 100 % lorsqu’il est correctement administré. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) salue une innovation « majeure » qui pourrait transformer la prévention dans les régions les plus touchées.
Jusqu’à récemment, le lénacapavir coûtait environ 28 000 dollars par an. Un prix inaccessible pour la majorité des pays à revenu faible ou intermédiaire.
Grâce à une série d’accords entre Gilead, la Fondation Bill & Melinda Gates, et plusieurs fabricants indiens de génériques, le coût a été ramené à 40 dollars par injection.
Selon plusieurs observateurs, cette baisse spectaculaire marque un tournant. Elle illustre la possibilité d’un nouveau modèle de coopération entre recherche pharmaceutique et santé publique mondiale, où les innovations de pointe deviennent accessibles à tous.
L’efficacité du lénacapavir pourrait bénéficier en priorité aux groupes les plus exposés au VIH, souvent négligés par les politiques de santé :
jeunes femmes, travailleuses du sexe, personnes transgenres et consommateurs de drogues injectables.
Ces populations, qui font face à des discriminations et à un accès limité aux soins, pourraient profiter d’un traitement plus simple, nécessitant moins de suivi médical.
Selon plusieurs projections de santé publique, un déploiement à grande échelle du lénacapavir pourrait réduire de 15 à 20 % les nouvelles infections dans les pays les plus touchés, notamment en Afrique subsaharienne.
Mais les défis restent nombreux : garantir la production et la distribution à grande échelle, maintenir un prix abordable, et surmonter les obstacles logistiques dans les régions reculées.
Une lueur d’espoir dans la lutte contre le VIH
Plus de 40 millions de personnes vivent avec le VIH dans le monde et environ 600 000 meurent chaque année de maladies liées au sida.
Malgré les progrès, la pandémie reste un défi majeur de santé publique.
Pour la première fois depuis des décennies, la science, la philanthropie et l’économie semblent s’aligner autour d’un même objectif : rendre la prévention réellement universelle.
Le lénacapavir n’effacera pas le VIH, mais il pourrait changer la manière de le contenir — et offrir à des millions de personnes la possibilité de vivre sans peur du virus.
Source : ZME Science, Gilead Sciences, OMS