Haïti – Me André Michel plaide pour une reprise inclusive du dialogue national et met en garde contre l’implication des gangs
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À cent jours de la fin du mandat du Conseil présidentiel de transition (CPT), l’homme politique appelle à une concertation nationale fondée sur l’inclusion et l’intégrité.
Port-au-Prince, 21 octobre 2025 —Alors que le mandat du Conseil Présidentiel de Transition (CPT) approche de son terme, Me André Michel, figure du Secteur Démocratique et Populaire (SDP), a pris position ce lundi sur son compte X en faveur d’une reprise urgente et élargie des discussions politiques.
Deux conditions essentielles :
« 1) l’ouverture des discussions aux groupes qui n’avaient pas participé à la mise en place du CPT ; 2) la non-implication des gangs terroristes dans le dialogue », a-t-il écrit.
Me André Michel reconnaît dans sa déclaration l’échec du CPT à répondre aux attentes populaires et institutionnelles.
Tout en évitant les accusations directes, il dresse un bilan lucide et critique de la gouvernance transitoire : absence de cohésion, lenteur décisionnelle et déficit de légitimité.
Dans son message, il souligne que l’incapacité des acteurs politiques à s’entendre dans le passé avait conduit à la formation d’un Conseil de neuf membres, fruit d’un compromis imposé plutôt que d’un consensus.
« C’est notre incapacité à faire consensus qui avait conduit au CPT de neuf membres. Il ne faut pas l’oublier. Ne répétons pas les erreurs du passé », insiste-t-il.
L’avocat appelle désormais à une nouvelle phase de dialogue politique, fondée sur la concertation, la transparence et l’exclusion des acteurs armés.
Sa position s’inscrit dans un contexte où plusieurs formations politiques, organisations de la société civile et représentants de la diaspora réclament une refondation du processus de transition, jugé bloqué et inefficace.
Pour Me André Michel, la réouverture des discussions ne doit pas se limiter à un ajustement interne du CPT, mais impliquer toutes les forces sociales et politiques non représentées, afin de construire une proposition consensuelle pour la suite du processus de transition.
L’un des points les plus fermes de sa déclaration concerne la non-implication des gangs dans le dialogue national.
Dans un climat d’insécurité persistante, cette exigence traduit une volonté de préserver la crédibilité morale et institutionnelle des négociations.
Selon plusieurs observateurs, ce message vise indirectement certains acteurs accusés de vouloir instrumentaliser les groupes armés pour influencer les décisions politiques à venir.
À environ 100 jours de la fin du mandat du CPT, cette prise de position apparaît comme un appel à la lucidité nationale.
En mettant en avant la responsabilité collective des acteurs politiques, Me André Michel cherche à rappeler que l’avenir de la transition dépend d’un sursaut de maturité politique, et non de nouvelles querelles de légitimité.
« Le dialogue doit redevenir un instrument de construction nationale, pas un champ de manœuvre pour les calculs personnels », commente un analyste politique de Port-au-Prince.
La sortie publique de Me André Michel relance ainsi le débat sur la légitimité du processus de transition et sur les conditions d’un dialogue véritablement inclusif et sécurisé.
À mesure que s’approche l’échéance du CPT, la pression monte sur la classe politique haïtienne pour éviter un nouveau vide institutionnel et préserver la stabilité du pays.