Le RHAJAC presse la justice d’engager des poursuites contre l’ex-président Michel Martelly après un rapport accablant de l’ULCC
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Port-au-Prince, 8 décembre 2025 — Le Réseau haïtien des journalistes anti-corruption (RHAJAC) appelle les autorités judiciaires à agir sans délai après la publication d’un rapport explosif de l’Unité de lutte contre la corruption (ULCC) mettant en cause l’ancien président Michel Joseph Martelly pour fausse déclaration de patrimoine et possibles actes de corruption.
Selon le document rendu public ce 8 décembre, l’ULCC accuse l’ex-chef d’État d’avoir dissimulé des mouvements liés à ses biens meubles et immeubles dans sa déclaration de patrimoine, une infraction susceptible de constituer un cas d’enrichissement illicite. Le rapport implique également plusieurs membres de son entourage, dont son épouse Sophia Saint-Rémy Martelly, son fils Olivier Martelly, ainsi que Yves “Tijo” Joseph, Lionel Valbrun et Richemond Dérénoncourt. D’autres proches seraient également concernés par des actes présumés ayant compromis les finances publiques et l’intégrité de l’État.
Face à ces révélations qualifiées de « gravité exceptionnelle », le RHAJAC réclame une réaction immédiate du parquet de Port-au-Prince. L’organisation demande au commissaire du gouvernement, Me Fritz Patterson Dorval, de se saisir du dossier sans attendre et d’ouvrir une enquête pénale complète.
Le réseau insiste sur quatre mesures urgentes :
1. La saisine immédiate du parquet ; 2. L’ouverture d’une enquête pénale visant Martelly et toutes les personnes citées ; 3. La convocation rapide des mis en cause ; 4. La sécurisation des documents, comptes et transactions potentiellement liés aux faits reprochés.
Selon le RHAJAC, toute lenteur de la justice pourrait entraîner la disparition de preuves essentielles et perpétuer l’impunité au sommet de l’État. L’organisation demande également la transmission immédiate du rapport de l’ULCC au parquet afin de permettre l’engagement formel de l’action publique.
Dans un contexte national fragilisé par la corruption et la défiance envers les institutions, cette affaire suscite une forte attente. « Haïti réclame justice : l’ère où les anciens dirigeants échappaient systématiquement aux poursuites doit prendre fin », déclare Djovany Michel, secrétaire général du RHAJAC.
L’opinion publique demeure suspendue aux décisions que prendra désormais la justice, alors que ce dossier pourrait marquer un tournant dans la lutte contre la corruption en Haïti.