États-Unis: Un rapport critique l’accueil de plus de 233 000 réfugiés sous Biden, l’équipe Trump envisagerait de nouveaux contrôles
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Un rapport publié par le Center for Immigration Studies (CIS), un centre de recherche américain connu pour ses positions restrictives en matière d’immigration, met en cause le programme de réinstallation des réfugiés mis en œuvre sous l’administration de Joe Biden. Selon cette analyse, plus de 233 000 réfugiés admis aux États-Unis auraient bénéficié de procédures de vérification jugées insuffisantes. Des informations qui interviennent alors que l’administration Trump, revenue au pouvoir, se préparerait à réinterroger une partie des arrivants.
Des procédures accélérées mises en cause
Le rapport affirme que l’administration Biden aurait privilégié la rapidité d’admission au détriment de la sécurité. Pour atteindre les objectifs fixés, les autorités auraient modifié les procédures de traitement à l’étranger, remplaçant des étapes successives par des procédures menées en parallèle, réduisant les délais de plusieurs années à quelques semaines ou quelques mois.
Toujours selon le CIS, cette accélération aurait affaibli les mécanismes de contrôle, notamment dans des contextes où l’accès aux documents officiels fiables est limité.
Risques de fraude et rôle des ONG
L’analyse pointe également l’élargissement du système de recommandation par des ONG, présenté comme une source potentielle de fraude. Le rapport cite le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), qui reconnaît que les places de réinstallation constituent des « biens précieux », faisant du dispositif une « cible d’abus ».
Une étude du Government Accountability Office (GAO) datant de 2017 est aussi rappelée : elle indiquait que 64 % des rapports de terrain faisaient état de « préoccupations majeures » concernant la qualité des dossiers, évoquant notamment des cas de fraude impliquant du personnel local.
Le programme « Welcome Corps » sous le feu des critiques
Autre point sensible : le programme de parrainage privé Welcome Corps, lancé sous Biden, qui permettait à des résidents américains — y compris des réfugiés récemment arrivés — de parrainer des personnes souhaitant s’installer aux États-Unis.
Selon le rapport, les candidats n’étaient pas tenus d’être reconnus comme réfugiés par l’ONU : une déclaration de persécution suffisait pour engager la procédure.
Le CIS souligne également que le personnel chargé des vérifications opérait souvent dans des pays instables, où, selon ses termes, « la corruption est parfois considérée comme un moyen de survie acceptable ».
Vers une révision des statuts accordés ?
D’après plusieurs sources citées par le rapport, l’administration Trump envisagerait désormais de réinterroger certains réfugiés admis et pourrait suspendre l’octroi de cartes vertes dans certains cas. Une démarche jugée urgente par les auteurs du rapport, notamment après une attaque impliquant un Afghan admis sous le régime de la liberté conditionnelle, qui a visé des soldats de la Garde nationale.
Le débat intervient alors que Joe Biden avait proposé 5,1 milliards de dollars pour le traitement des réfugiés dans le budget fédéral 2025, soit près de cinq fois la moyenne historique, selon le Center for Immigration Studies.
L’administration Biden avait, de son côté, régulièrement défendu son programme, affirmant que les procédures de contrôle restaient « rigoureuses » et conformes aux exigences de sécurité nationale. Aucune réaction officielle n’a, pour l’heure, été publiée en réponse à ce nouveau rapport.
Source principale : Center for Immigration Studies