20 décembre 2025

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Haïti : Le PNDRH et ses alliés proposent une feuille de route pour la transition post-CPT, un document détaillé transmis à l’OEA prône un exécutif bicéphale et une unité de contrôle pour éviter le chaos après le 7 février 2026

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Port-au-Prince, 16 décembre 2025 (LI) – Alors que le Conseil Présidentiel de Transition (CPT) approche de la fin théorique de son mandat le 7 février 2026, un acteur politique haïtien, l’Accord du PNDRH (Parti National pour le Développement et le Renouveau d’Haïti) et de ses alliés, présente une alternative structurée pour éviter un « vide présidentiel » et une « anarchie ». Dans une lettre officielle adressée au Secrétaire général de l’Organisation des États Américains (OEA), M. Albert Ramdin, datée du 15 décembre 2025 et dont RFI a obtenu copie, le groupe soumet un document de propositions et recommandations qu’il présente comme « sérieux, cohérent et réaliste » pour réguler la crise.

Un constat d’échec et une date butoir

Le document dresse un bilan sévère de l’action du CPT, mis en place suite au protocole d’accord du 3 avril 2024. Il déplore « la gestion peu efficiente du temps et des ressources publiques », l’incapacité à rétablir la sécurité, à organiser le référendum prévu ou à réaliser des élections générales après « dix-neuf (19) mois de gouvernance ». Ces échecs, estime le PNDRH, « nuisent gravement à la confiance citoyenne ».

Fidèle au protocole de 2024 qui fixait la date du 7 février 2026 comme échéance, le PNDRH acte que le CPT n’aura pas atteint ses objectifs. « Ipso facto, il appartiendra au Conseil de transférer l’autorité à la personnalité ou à l’instance qui émergera d’un Nouvel Accord Politique », affirme le texte. Pour éviter le « chaos total », le groupe appelle à des consultations urgentes avec tous les partis politiques, la société civile, l’OEA, la CARICOM, le BINUH et l’OIF pour élaborer ce nouvel accord.

Une proposition centrale : un exécutif bicéphale de transition

Le cœur de la proposition du PNDRH est la mise en place, à partir du 7 février 2026, d’un nouvel exécutif de transition, idéalement bicéphale, issu d’un consensus national sous supervision internationale. Quatre scénarios sont envisagés pour désigner un Président Provisoire de la République :

  1. Un Juge « non corrompu, honnête, crédible, nationaliste », désigné par consensus, avec l’appui éventuel du Conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire (CSPJ). À défaut, le CSPJ pourrait proposer deux juges intègres, l’un pour la présidence, l’autre comme Ministre de la Justice.
  2. Un citoyen ou une citoyenne « averti(e), crédible, intègre, nationaliste et compétent(e) », rassembleur(se) et intellectuel(le), accepté(e) par consensus.
  3. Une personnalité issue du CPT actuel, à condition qu’elle soit « irréprochable », non impliquée dans la corruption ou « l’effondrement de l’État ».
  4. En cas d’impasse, application de l’article 149 de la Constitution, faisant du Premier Ministre le chef de l’exécutif (gouvernement mono-céphale), avec un remaniement ministériel pour ne garder que les « compétents, honnêtes et crédibles ».

La mission du Président Provisoire serait claire : diriger avec équité, rétablir la sécurité et la justice sociale, proclamer les résultats des élections et organiser les passations de pouvoir pour le 7 février 2027 au plus tard. Le document insiste : « Dans cette nouvelle Administration, il n’y aura plus de place pour les corrompus, les incompétents, les ennemis de la nation ».

Pour garantir l’intégrité de la transition, le PNDRH propose la création d’une Unité de Contrôle et de Surveillance composée de 24 personnalités issues des partis et de la société civile, sans antécédents de corruption. Cette unité aurait pour charge de veiller à la transparence de l’action gouvernementale, contrôler l’utilisation des fonds publics, prévenir les abus et rendre compte à l’opinion.

Le document inclut également un plan d’action en trois points pour l’année de transition (février 2026 – février 2027) :

  1. Sécurité nationale : Restaurer l’autorité de l’État par un renforcement de la coopération entre Police et Armée, une sécurisation du territoire et un équipement adéquat des forces.
  2. Réforme constitutionnelle : Adapter la loi fondamentale pour renforcer l’État de droit, promouvoir une gouvernance responsable et « mettre fin à toute forme d’ingérence étrangère » tout en maintenant une coopération constructive.
  3. Organisation d’élections inclusives : Mettre en place un Conseil Électoral Provisoire crédible, relocaliser les électeurs en quatre mois, définir un calendrier réaliste et garantir un financement sécurisé. Le texte souligne la nécessité de ne pas exclure les candidats modestes par des frais d’enregistrement trop élevés.

Un appel au dialogue urgent

Conscient du risque de vide et de violence à la date du 7 février 2026, le PNDRH fixe un calendrier serré : les pourparlers doivent commencer dès le 8 janvier 2026 pour aboutir à la désignation du Président Provisoire au plus tard le 20 janvier, ou à défaut le 5 février. Le CPT en place serait chargé d’organiser la cérémonie de passation de pouvoir le samedi 7 février 2026 à 10h00.

Dans sa conclusion, la lettre à l’OEA appelle à « l’unité de la classe politique haïtienne » et enjoint à la communauté internationale d’intégrer ces propositions dans ses discussions. « Unissons-nous chers concitoyens, chères concitoyennes pour sauver Haïti », lance le document, qui se présente comme une offre de « refondation démocratique » pour un pays au bord du précipice.

Contact de l’Accord du PNDRH et de ses alliés (selon le document) :
Email : pndrh.haiti@yahoo.com
Téléphones : (509) 37 31 28 59 / 43 63 03 41 / 37 31 18 83

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