On ne sanctionne pas un pays adulte mais des enfants » : Me André Michel ridiculise le faux nationalisme face aux sanctions internationales
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Face aux cris d’orfraie de certains politiciens et hommes d’affaires haïtiens après chaque nouvelle sanction internationale, Me André Michel n’y va pas par quatre chemins. Pour lui, ces indignations soudaines relèvent moins du patriotisme que d’un faux nationalisme risible, brandi pour masquer des responsabilités jamais assumées.
« On disait autrefois qu’Ariel Henry était celui qui imposait les sanctions. Ariel n’est plus là. Et pourtant, les sanctions sont aujourd’hui plus sévères », rappelle l’avocat, balayant ainsi l’un des arguments les plus répandus dans le débat public. La réalité, selon lui, est limpide : les sanctions ne sont pas le fruit d’un homme, mais la conséquence directe d’un désordre structurel que les élites haïtiennes refusent de corriger.
Me André Michel tient à préciser sa position sans ambiguïté : il n’apprécie aucune sanction. Mais il rejette avec la même fermeté le discours hypocrite de ceux qui se découvrent une fibre nationaliste dès qu’ils sont visés par la communauté internationale. « Je ne crois pas au faux nationalisme », tranche-t-il.
Dans une déclaration choc, il met à nu la relation de dépendance dans laquelle le pays s’est enfermé : « Nous ne sommes pas encore vieux. Ils sanctionnent encore les enfants. » Une métaphore cruelle mais révélatrice. Tant que l’État haïtien sera incapable d’imposer l’ordre dans ses propres foyers, de démanteler les réseaux armés et de rompre avec l’économie du chaos, il restera traité comme un mineur sous tutelle.
Pour Me André Michel, ceux qui se plaignent des positions de l’international devraient d’abord regarder la réalité en face. Un pays qui ne contrôle pas ses armes, qui tolère les gangs et qui laisse prospérer l’impunité ne peut prétendre à une souveraineté pleine et entière. Dans ces conditions, il n’est pas surprenant que des puissances étrangères dictent leur ligne.
« Quand nous aurons rétabli l’ordre dans nos foyers, quand nous nous serons débarrassés de ces armes, les sanctions cesseront », affirme-t-il avec fermeté. Le message est clair : la fin des sanctions ne viendra ni des lamentations ni des discours enflammés, mais d’un véritable sursaut national fondé sur la responsabilité, l’ordre et la justice.
Me André Michel invite la société haïtienne à abandonner la posture victimaire et les slogans creux pour affronter l’essentiel : on ne gagne pas le respect international en mendiant la souveraineté, mais en la construisant.