Les diplomates américains interdits de commenter les élections à l’étranger : seul Marco Rubio autorisé à s’exprimer
2 min read
Washington, juillet 2025 – Une directive récemment révélée par l’agence Reuters marque un tournant discret mais significatif dans la posture diplomatique des États-Unis à l’étranger. Désormais, les diplomates américains ne sont plus autorisés à faire de déclarations publiques sur l’équité, la légitimité ou l’intégrité des élections dans les autres pays.
Seuls le secrétaire d’État Marco Rubio ou le porte-parole officiel du département d’État sont habilités à formuler des évaluations sur des scrutins étrangers. Tout autre représentant diplomatique, même de haut rang, devra obtenir une autorisation explicite de la direction du Département d’État pour pouvoir s’exprimer sur de tels sujets.
Cette directive vise à centraliser et contrôler davantage les messages diplomatiques émis par les États-Unis, dans un contexte mondial marqué par une sensibilité accrue autour des ingérences électorales, des accusations de deux poids deux mesures et des tensions géopolitiques croissantes. En limitant les déclarations aux plus hauts niveaux du Département d’État, Washington semble vouloir éviter toute prise de position non coordonnée pouvant nuire à ses intérêts ou être perçue comme une ingérence dans les affaires intérieures d’autres nations.
Cette décision suscite des réactions contrastées. Certains diplomates y voient une mesure de prudence bienvenue, à l’heure où les relations internationales sont de plus en plus scrutées et instrumentalisées. « Cette politique peut éviter des malentendus diplomatiques et préserver la neutralité apparente des États-Unis dans certains contextes tendus », confie un ancien ambassadeur sous couvert d’anonymat.
D’autres, en revanche, redoutent une perte d’agilité diplomatique. « Les ambassades américaines sont souvent en première ligne pour observer les processus électoraux. Leur silence pourrait être interprété comme un manque de soutien aux principes démocratiques dans certains pays où ces principes sont menacés », avertit une source au sein d’une organisation internationale de surveillance des élections.
Historiquement, les États-Unis se sont souvent exprimés de manière proactive sur les élections étrangères, saluant ou critiquant ouvertement les processus électoraux dans des pays aussi divers que le Venezuela, la Russie, ou encore le Myanmar. La nouvelle directive rompt avec cette tradition de diplomatie publique, souvent perçue comme un pilier de la politique étrangère américaine fondée sur la promotion des droits de l’homme et de la démocratie.
Enfin, certains analystes s’interrogent sur le timing de cette décision. Alors que les États-Unis se préparent à leurs propres élections présidentielles en 2026, marquées par des polarisations internes et une méfiance grandissante envers les institutions, cette mesure pourrait aussi être un moyen de balayer devant sa porte avant de critiquer les autres. Elle pourrait également refléter une volonté de se prémunir contre d’éventuelles accusations de double discours.