La Chine coupe l’IA pendant les examens : l’Amérique devrait-elle faire de même ?
2 min read
En juin dernier, la Chine a pris une décision radicale : désactiver à l’échelle nationale certaines fonctionnalités d’intelligence artificielle pendant le Gaokao, l’examen d’entrée à l’université suivi par plus de 13 millions de lycéens. L’objectif était simple : empêcher toute triche numérique et préserver l’intégrité d’une épreuve considérée comme décisive pour l’avenir des étudiants.
Les grands groupes technologiques chinois, tels qu’Alibaba, ByteDance, Tencent ou encore Moonshot, ont désactivé temporairement des outils phares comme les résolveurs de problèmes basés sur la photo et certaines fonctionnalités de leurs chatbots d’IA. Les étudiants ne pouvaient donc pas soumettre une image d’un exercice pour en recevoir la solution, un procédé qui s’était déjà répandu dans les salles de classe.
Parallèlement, les autorités ont renforcé la sécurité des examens : surveillance vidéo intelligente, contrôles biométriques, brouilleurs de signal, détecteurs d’appareils électroniques et même aménagements urbains (priorité de circulation, report d’événements publics) pour créer des conditions optimales.
En Chine, l’IA est largement encouragée dans le cadre scolaire en dehors des examens. Les élèves apprennent à utiliser ces outils dès le primaire. Mais lors des évaluations officielles, l’État trace une ligne rouge : l’épreuve doit rester un test de connaissances et de raisonnement personnels.
Aux États-Unis, la situation est très différente. Les écoles et universités intègrent de plus en plus l’IA dans leurs pratiques pédagogiques, souvent sans réglementation stricte. Certains enseignants comparent son usage à celui de la calculatrice, tandis que d’autres redoutent une perte d’autonomie intellectuelle chez les élèves.
Une étude récente du MIT a même montré que les étudiants qui délèguent une partie de leur travail à l’IA développent une activité cérébrale réduite, retiennent moins d’informations et ont tendance à se reposer davantage sur la machine.
La démarche chinoise soulève un débat de fond : faut-il protéger les moments d’évaluation en interdisant l’IA, ou au contraire l’assumer comme une nouvelle compétence, au risque d’affaiblir l’effort individuel ?
Pour certains experts américains, la véritable « course aux armements » ne réside pas dans la puissance des algorithmes, mais dans la capacité à former des citoyens capables de penser par eux-mêmes.
8 thoughts on “La Chine coupe l’IA pendant les examens : l’Amérique devrait-elle faire de même ?”