Le pitbull devenu caniche : Rudy Sanon ému aux larmes pour Pierre Réginald Boulos, quand l’arrogance cède devant le cash

Il y a des instants rares où le masque tombe, où le rideau se déchire, et l’on découvre enfin la tendresse cachée derrière le rugissement. Ce samedi 19 juillet restera gravé comme l’un de ces jours inoubliables où Rudy Sanon, autrefois rugissant, s’est métamorphosé… en poule la mouillée.

Oui, Rudy Sanon, celui-là même qui, la veille encore, faisait trembler les réseaux sociaux avec ses invectives fleuries du type “ti chen, bouda santi, langyèt manman w” , a soudainement été gagné par une émotion si pure, si bouleversante, qu’on a bien cru voir une larme perler à l’ombre de ses lunettes.

D’ailleurs, Rudy Sanon n’est pas seul dans cette grande symphonie d’émotions médiatiques. Depuis l’arrestation de Boulos, plusieurs autres journalistes semblent souffrir soudainement d’angine morale aiguë : extinction de voix, mal de gorge, perte d’élan critique… Certains ont même dû courir chercher de l’Anidal, ce sirop miraculeux qui soigne les maux de gorge… mais visiblement pas les douleurs d’éthique. Ils toussent à peine, évitent le sujet, ou balbutient comme s’ils annonçaient la mort d’un héros national. Silence radio, respect sacré pour le dollar sacré. On dirait que Boulos n’est pas seulement un homme d’affaires, mais un vaccin contre la liberté de ton.

C’est en relayant l’arrestation de Pierre Réginald Boulos, magnat de la bourgeoisie haïtienne, par les services d’immigration américains (ICE) que Rudy, désormais influenceur à demi-rangé, a semblé vaciller. Sa voix, d’habitude acide comme le clairin, s’est faite douce, hésitante. Le regard perdu, les épaules affaissées… le choc émotionnel était tel qu’on aurait dit qu’il annonçait l’arrestation de son propre parrain.

Car oui, il ne s’agit pas d’un simple fait divers pour Rudy. C’est personnel. Très personnel. Le journaliste a tenu à rappeler, avec toute la délicatesse d’un poète romantique, que Monsieur Boulos, ce “grand homme”, l’avait jadis appelé pour lui féliciter son émission. Une bénédiction tombée du ciel bourgeois. Rudy ne s’en est jamais remis.

Dans un extrait rapidement devenu viral sur les réseaux sociaux, on le voit tendre symboliquement la main à Boulos :

“Mon espace vous est toujours ouvert, M. Boulos. N’importe quand. N’importe où.”

On aurait cru entendre une déclaration d’amour sur fond de piano triste. Plus de mordant, plus de sarcasme. Juste une sincère dévotion, presque religieuse.

Ce revirement n’a évidemment pas échappé aux internautes. Ceux-là mêmes qui avaient pris goût aux sorties violentes de Rudy, sa manière d’étriller les pauvres et de piétiner les militants populaires, ont assisté avec stupeur à sa métamorphose en chevalier blanc du richisme. Résultat ? Une pluie de désabonnements sur ses comptes Facebook et YouTube. Le peuple n’est pas dupe : il sait reconnaître la bassesse, surtout quand elle est servie tiède avec un sourire gêné.

Mais au sein de Lakay Info, son organe de prédilection, nul ne s’émeut. On comprend, on excuse, voire on encourage. “Rudy a des sentiments”, nous glisse un collègue. Peut-être même, ajoutent certains, Boulos est-il un sponsor discret ? Ou alors, lien plus mystérieux encore : Rudy aurait-il grandi dans la maison des Gardère ? N’a-t-il pas confié que sa mère avait élevé Delphine Gardère de Barbancourt ?

Soyons clairs : Rudy est libre. Libre d’aimer qui il veut. Libre de pleurer pour qui il veut. Libre de réserver sa tendresse aux puissants et son venin aux faibles. C’est cela aussi, la démocratie : la liberté d’être à genoux devant l’argent et debout face aux misérables.

Ironique, n’est-ce pas, pour celui qu’on appelait jadis “le pitbull des micros” ? Le voilà désormais petit caniche affectueux, fidèle au gratin.

Mais rassurez-vous : Rudy n’a pas changé. Il a juste choisi son camp. Et visiblement, ce camp se paie mieux que les ruelles pauvres qu’il aimait insulter.

Alors levons nos verres (de Barbancourt, bien sûr) à Rudy Sanon, le plus grand journaliste de la République… version 5 étoiles. Avec option massage d’égo pour milliardaires.