Haïti : Me André Michel dénonce l’impasse de la transition, le scandale de 100 millions à la BNC et la dérive des trois membres du Conseil Présidentiel de Transition.-

La Transition politique en Haïti, établie lors du sommet de la Jamaïque le 11 mars 2024, traverse une crise profonde qui menace l’avenir du pays. Me André Michel, dans une déclaration sans détour, a dénoncé l’échec du Conseil Présidentiel de Transition (CPT), le scandale de corruption de 100 millions de gourdes à la Banque Nationale de Crédit (BNC) et la dérive des trois membres clés du CPT, accusés d’avoir trahi l’esprit du consensus.

Selon Me André Michel, le processus de Transition est aujourd’hui dans une impasse totale. Les membres du CPT, censés incarner un leadership inclusif et neutre, se sont détachés des secteurs qui les avaient mandatés, et leurs actions reflètent une mainmise clanique sur le processus. “La Transition ne peut pas être confisquée par un clan politique ! Ce n’est pas cela l’esprit du Consensus du 11 mars 2024”, a-t-il déclaré avec vigueur.

Le scandale de la BNC, impliquant Louis Gérald Gilles, Emmanuel Vertilaire et Smith Augustin dans le détournement présumé de 100 millions de gourdes, est au centre des critiques. Cette affaire, qui éclabousse des personnalités clés du pouvoir, illustre la corruption systémique qui gangrène les institutions haïtiennes. Pour Me André Michel, ce scandale paralyse le processus de Transition, sape la confiance populaire et compromet gravement la mise en œuvre des réformes indispensables au redressement du pays.

Face à cette situation critique, Me André Michel a appelé à une reconfiguration urgente du CPT et à la formation d’un Gouvernement de Sauvetage National. Il plaide pour un organe de transition véritablement inclusif, doté de missions claires et spécifiques, capable de redonner espoir et crédibilité au processus.

Il a également interpellé le Groupe de Personnalités Éminentes (GPE) de la CARICOM, chargé de la médiation et du suivi du processus de Transition, pour qu’il assume pleinement ses responsabilités et prenne des mesures fortes afin d’éviter un effondrement total. “L’heure est grave ! Nous devons redresser la situation dans le dialogue et la concertation”, a-t-il martelé.

Alors qu’Haïti fait face à des défis colossaux, tels que l’insécurité galopante, la crise économique et l’exode massif de sa population, le blocage du processus de Transition risque de précipiter davantage le pays dans le chaos. Pour Me André Michel, seul un sursaut collectif des acteurs politiques, sous la supervision active de la CARICOM, peut sauver le pays de cet abîme.

Le message est clair : la Transition, telle qu’elle est menée, a échoué. Il est temps de réagir pour éviter que cette crise ne devienne irréversible.