Haïti : un chef de gang de la coalition « Viv Ansanm » affirme avoir démantelé un puissant cartel de drogue dirigé par l’un des hommes les plus riches du pays
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Port-au-Prince est encore sous le choc. Le week-end du 9 au 11 novembre 2025, le chef du gang 400 Mawozo, Wilson Joseph alias Lanmò SanJou, figure redoutée de la coalition « Viv Ansanm », a bouleversé les codes du crime organisé.
Dans une série de vidéos diffusées sur les réseaux sociaux, il affirme avoir démantelé un réseau de trafic de drogue dirigé par l’homme d’affaires André Apaid, considéré comme l’un des plus puissants du pays.
Tout a commencé par un message publié en ligne :
« Apaid, relem, sinon map mete videyo deyò. »
Deux jours plus tard, la menace est devenue réalité.
Sur les images, on distingue des dizaines de sacs remplis de marijuana, des laboratoires artisanaux destinés à la transformation de cocaïne, et plusieurs conteneurs d’une poudre blanche que le chef de gang présente comme de la cocaïne.
Lanmò SanJou évoque également la découverte d’huile de CBD issue du cannabis, un produit souvent utilisé pour masquer des circuits de production illégaux. Mais à peine les vidéos publiées, la riposte s’est abattue.
Trois hélicoptères ont survolé la zone contrôlée par le gang 400 Mawozo, tandis que des drones kamikazes explosaient près du fief de Jimmy Chérizier, alias « Barbecue », porte-parole de la coalition Viv Ansanm.
Les réseaux sociaux se sont immédiatement enflammés : pour certains, il s’agissait d’une opération militaire déguisée ; pour d’autres, d’une tentative d’effacer les traces d’un scandale d’État.
Cinq jours plus tard, la Police nationale d’Haïti (PNH) n’a toujours publié aucune déclaration. Aucun mot, aucune confirmation, aucun démenti. Ce silence officiel entretient les rumeurs : Lanmò SanJou aurait-il mis au jour un réseau de trafic protégé par des élites économiques et politiques ?
Ou s’agirait-il d’un système impliquant aussi des membres de la PNH ? Pendant ce temps, André Apaid garde le silence. Aucun communiqué, aucune réaction.
Sur les plateformes en ligne, des influenceurs liés à l’homme d’affaires tentent de minimiser l’affaire pour de détourner l’attention.
Certains internautes affirment qu’ils cherchent à « vider les poches du narcotrafiquant » pendant que la tempête médiatique bat son plein.
Les questions s’accumulent :
Les défenseurs d’Apaid disposent-ils d’un document officiel lui permettant de telles activités ?
Comment expliquer que les passeports de sa femme et de son fils aient été retrouvés sur les lieux, si la zone avait réellement été abandonnée ?
Le message de Lanmò San Jou semble clair : « Que André Apaid parle. »
Mais sur les réseaux sociaux, la communication des employés et partisans d’Apaid s’est révélée maladroite et mal reçue, accentuant la défiance populaire.
Haïti, pays meurtri par la crise et les violences, découvre une nouvelle fracture : celle où un chef de gang prétend rendre justice, pendant que les autorités officielles se taisent.
Ni Lakay Info, ni l’auteur de cet article, Blaise Robelto Flanky, ne font l’apologie ni ne diffusent de propagande en faveur des gangs. Il est crucial de préciser que jusqu’à présent, aucune autorité officielle n’a publié le moindre communiqué, et que le baron de la drogue évoqué, Andy Apaid, est resté totalement silencieux face aux accusations portées contre lui. Après plus de 72 heures de suivi et de recoupement des informations, nous avons constaté que les propos du chef de gang diffusés sur les réseaux semblent correspondre à des faits tangibles, confirmés par les images et témoignages accessibles. Toutefois, soulignons-le clairement : prendre acte de ces déclarations ne constitue en aucun cas une validation ou une légitimation des actes criminels, ni une caution à l’idéologie ou aux méthodes des gangs. Notre rôle se limite à informer le public sur une réalité troublante, dans un contexte où les frontières entre crime, argent et pouvoir restent profondément opaques et où le silence des élites alimente l’incertitude et la controverse.
LA RÉDACTION
