Une décision incohérente et dévastatrice : L’incompétence du nouveau ministre de la santé publique.-

L’annonce du Dr. Gabriel Thimothée, le nouveau Ministre de la Santé Publique et de la Population (MSPP) en Haïti, selon laquelle aucune nouvelle faculté de médecine ne sera reconnue sans disposer de son propre hôpital, révèle une incompétence flagrante et une déconnexion alarmante des réalités éducatives et sanitaires du pays. Cette mesure, présentée dans une note du 6 août 2024, n’est rien de moins qu’une condamnation à l’immobilisme pour l’éducation médicale en Haïti.

Une Politique Irréfléchie et Irresponsable

Cette décision témoigne d’un manque de compréhension fondamental de la façon dont fonctionnent les facultés de médecine à travers le monde. Exiger que chaque nouvelle faculté construise et maintienne son propre hôpital est non seulement irréaliste mais également irresponsable. Cela revient à ignorer les contraintes financières et logistiques énormes auxquelles les institutions éducatives haïtiennes sont confrontées. Cette mesure prouve une absence totale de vision stratégique et de pragmatisme de la part du Ministère.

Sabotage de l’Éducation Médicale

En imposant cette exigence draconienne, le Dr. Thimothée met en péril l’avenir de l’éducation médicale en Haïti. Plutôt que de favoriser l’expansion des facultés de médecine et d’augmenter le nombre de professionnels de la santé, cette politique bloque toute possibilité de croissance. En un moment critique où Haïti a désespérément besoin de plus de médecins pour répondre aux besoins de sa population, cette décision est tout simplement désastreuse.

La Faillite de la Régionalisation

La justification de cette mesure sous le prétexte de la régionalisation est une insulte à l’intelligence collective. La régionalisation devrait viser à améliorer l’accès aux soins de santé dans toutes les régions, et non à imposer des contraintes irréalisables aux institutions éducatives. Exiger des facultés de médecine qu’elles possèdent leur propre hôpital ne résoudra pas les problèmes structurels du système de santé haïtien. Au contraire, cela risque de paralyser l’éducation médicale et de réduire encore davantage l’accès aux soins pour la population.

Facultés de Médecine Sans Hôpitaux Propres

L’incompétence de cette politique devient encore plus évidente lorsque l’on considère que de nombreuses facultés de médecine respectées à travers le monde fonctionnent sans posséder de leurs propres hôpitaux. Voici quelques exemples :

Canada

1. Northern Ontario School of Medicine (NOSM) – Cette faculté de médecine collabore avec de nombreux hôpitaux communautaires à travers le nord de l’Ontario.
2. Université Laval – Bien que très affiliée au Centre hospitalier universitaire (CHU) de Québec, l’Université Laval ne possède pas de son propre hôpital.

France

1. Université Paris-Saclay – Elle collabore avec plusieurs hôpitaux à Paris et dans sa région sans en posséder directement.
2. Université de Lyon – Elle s’appuie sur des hôpitaux partenaires pour la formation clinique.

États-Unis

1. California Northstate University College of Medicine – Utilise plusieurs hôpitaux communautaires et centres médicaux pour la formation clinique.
2. Touro College of Osteopathic Medicine – Collabore avec divers hôpitaux et cliniques pour la formation de ses étudiants.

Ces institutions montrent qu’il est possible de fournir une éducation médicale de haute qualité sans posséder directement un hôpital, en utilisant des partenariats et des affiliations pour garantir une formation clinique adéquate.

L’incompétence flagrante du Dr. Gabriel Thimothée met en danger l’avenir de la santé publique en Haïti. Sa décision irréfléchie de conditionner la reconnaissance des facultés de médecine à la possession d’un hôpital propre est non seulement impraticable mais également destructrice. Il est impératif que cette mesure soit immédiatement annulée et remplacée par des stratégies réalistes et pragmatiques qui encouragent la collaboration entre les facultés de médecine et les hôpitaux existants.