Jaïti-Corruption : Le BSA de Montana et le Collectif des Partis Politiques du 30 janvier somment le Président Edgard Leblanc de Réagir.-

Le Bureau de Suivi de l’Accord de Montana (BSA) et le Collectif des Partis Politiques du 30 Janvier interpellent fermement le Président Edgard Leblanc après des révélations accablantes de corruption au sein du Conseil Présidentiel de Transition (CPT). Dans une lettre ouverte, ils dénoncent l’inaction de l’exécutif face à ce scandale qui menace de faire dérailler la transition politique et de plonger Haïti dans une nouvelle crise.

Depuis l’entrée en fonction du CPT le 25 avril 2024, les dénonciations de corruption se multiplient, notamment à l’encontre de trois conseillers présidents. Ces accusations, documentées dans une lettre du Président du Conseil d’Administration de la Banque Nationale de Crédit (BNC) et soutenues par une plainte déposée auprès de l’Unité de Lutte Contre la Corruption (ULCC), jettent une ombre sur l’intégrité du gouvernement de transition. Le BSA et le Collectif des Partis Politiques dénoncent cette situation, estimant qu’elle décrédibilise le pouvoir exécutif et compromet le processus de transition établi par l’Accord du 3 avril 2024.

Les signataires de la lettre ne cachent pas leur inquiétude face au silence du Président Edgard Leblanc et des autres membres du CPT. Ils jugent inconcevable que, malgré les soupçons qui pèsent sur certains de ses membres, l’exécutif reste inactif. Le BSA et le Collectif des Partis Politiques soulignent que cette inaction risque de renforcer le sentiment d’impunité et de miner la confiance du peuple haïtien dans les institutions de transition.

Pour rétablir cette confiance, la lettre propose plusieurs mesures concrètes : Prendre des mesures conservatoires : Le BSA et le Collectif appellent le Président Leblanc à suspendre les trois conseillers impliqués dans le scandale, permettant ainsi à la justice de mener son enquête sans entrave.

Mener une enquête interne : Ils demandent une enquête approfondie au sein du CPT et du gouvernement pour identifier et sanctionner les responsables de ces actes de corruption. Lancer un audit général de l’administration publique : Un audit complet, incluant les organismes autonomes et les représentations diplomatiques, est préconisé pour assurer la transparence dans la gestion des finances publiques.

Mettre en place un Parquet Financier National : Conformément à l’Accord du 3 avril, les signataires plaident pour la création d’un Parquet Financier National spécialisé, chargé de lutter contre la grande délinquance économique et financière.

Les signataires expriment également leur volonté de dialoguer avec le CPT et les autres parties prenantes pour élargir le consensus autour de la lutte contre la corruption et l’impunité. Ils rappellent leur engagement à préserver l’équilibre du pouvoir et à garantir la stabilité de la transition consensuelle.

Face à ces scandales répétés, le BSA et le Collectif des Partis Politiques du 30 Janvier exhortent le Président Leblanc à agir de toute urgence pour éviter que le pays ne sombre dans une nouvelle crise politique. Ils attendent une réponse rapide et espèrent que cette lettre provoquera une prise de conscience au sommet de l’État.

Alors que le pays traverse une période de transition cruciale, les accusations de corruption au sein du CPT viennent fragiliser encore davantage une situation politique déjà précaire. La réponse du Président Leblanc et du gouvernement à ces préoccupations pourrait déterminer l’avenir de la transition et, par extension, l’avenir d’Haïti lui-même.