19 décembre 2025

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Journée mondiale des migrants : Haïti, l’exil sans fin entre insécurité, pauvreté et désespoir

2 min de lecture

À l’occasion de la Journée mondiale des migrants, célébrée ce 18 décembre, la situation d’Haïti illustre l’ampleur d’une crise migratoire devenue structurelle. En dix ans, des centaines de milliers d’Haïtiens ont quitté leur pays, fuyant l’insécurité, la pauvreté et l’effondrement des services publics.

Selon les estimations des organisations internationales, entre 2015 et 2025, plus d’un million d’Haïtiens auraient migré vers l’étranger, de manière régulière ou irrégulière. Aujourd’hui, la diaspora haïtienne est évaluée entre 2,5 et 3 millions de personnes, soit près d’un quart de la population du pays.

Après le séisme de 2010, de nombreux Haïtiens se sont installés en Amérique latine, notamment au Brésil et au Chili. Entre 2010 et 2019, environ 500 000 Haïtiens ont emprunté cette route. Mais depuis 2020, la dynamique s’est accélérée, portée par l’aggravation de la crise sécuritaire.

En 2024, plus de 80 % de la région métropolitaine de Port-au-Prince est contrôlée par des groupes armés. Selon plusieurs rapports humanitaires, plus de 700 000 personnes ont été déplacées à l’intérieur du pays, tandis que des dizaines de milliers ont pris la route de l’exil.

Aux États-Unis, plus de 160 000 Haïtiens sont entrés légalement depuis 2022 grâce à des programmes humanitaires. En parallèle, des centaines de milliers de migrants ont été refoulés ou expulsés, notamment depuis la République dominicaine, où les autorités ont intensifié les opérations de déportation.

Pour de nombreux Haïtiens, la migration passe par des itinéraires dangereux : la jungle du Darién, la mer des Caraïbes ou les routes clandestines d’Amérique centrale. Arrestations, violences, exploitation et séparations familiales font partie du quotidien de ces migrants en quête de sécurité.

Malgré ces risques, l’exil reste souvent la seule option. Les transferts de fonds de la diaspora représentent plus de 20 % du PIB haïtien, un soutien vital pour des millions de familles restées au pays.

En cette Journée mondiale des migrants, la situation haïtienne pose la question de la responsabilité collective. Organisations internationales et États sont appelés à renforcer la protection des migrants, tout en s’attaquant aux causes profondes de cette migration forcée : insécurité, pauvreté extrême et absence de perspectives.

Pour de nombreux Haïtiens, partir n’est pas un choix, mais une nécessité. Derrière chaque chiffre, il y a une vie suspendue, un espoir fragile et l’attente d’un avenir plus sûr.

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