Les infections graves pourraient rétrécir le cerveau et augmenter le risque de démence, selon une nouvelle étude.-

Une nouvelle étude révèle que les infections graves, comme la grippe, l’herpès ou encore les infections respiratoires telles que le Covid-19, pourraient avoir des effets néfastes sur le cerveau à long terme. Selon les chercheurs, ces maladies peuvent accélérer le rétrécissement du cerveau, en particulier dans des zones clés comme l’hippocampe, une région essentielle à la mémoire et à l’apprentissage.

Les résultats de l’étude montrent que les personnes ayant des antécédents d’infections graves présentent une atrophie cérébrale plus rapide que celles qui n’en ont pas eu. L’atrophie cérébrale, un processus de perte de volume cérébral, est souvent associée à un vieillissement prématuré du cerveau et à des troubles cognitifs. Dans les cas les plus sévères, ce phénomène pourrait augmenter les risques de développer des formes de démence, notamment la maladie d’Alzheimer.

Le lien entre ces infections et la dégénérescence cognitive est particulièrement préoccupant, car les infections respiratoires sont fréquentes et peuvent toucher un grand nombre de personnes à travers le monde. Selon les chercheurs, ces infections graves déclenchent une réponse inflammatoire dans le corps, et cette inflammation pourrait jouer un rôle clé dans le rétrécissement du cerveau.

Un danger invisible à long terme

L’hippocampe, la région cérébrale affectée par ce rétrécissement, est cruciale pour la formation et le rappel des souvenirs. Une altération de cette zone pourrait donc avoir un impact direct sur les capacités cognitives des individus, augmentant le risque de démence à mesure que le temps passe. Si les effets immédiats des infections graves sur la santé sont souvent sous les feux des projecteurs, cette étude met en lumière un danger latent : des conséquences cérébrales sur le long terme.

Les auteurs de l’étude insistent sur l’importance de mieux comprendre les mécanismes derrière ce lien et de développer des stratégies de prévention et de traitement pour minimiser l’impact de ces infections sur le cerveau. Bien que la démence soit souvent perçue comme une maladie liée au vieillissement, cette étude souligne que des infections contractées bien plus tôt dans la vie pourraient en fait contribuer à son développement.

Implications pour la santé publique

Ces découvertes soulèvent des questions importantes sur la gestion des infections à grande échelle, en particulier dans le contexte de la pandémie de Covid-19. En plus des effets physiques immédiats, le Covid pourrait avoir des répercussions durables sur la santé cognitive des personnes touchées. Les chercheurs appellent donc à des efforts accrus pour limiter la gravité des infections respiratoires et à sensibiliser le public à leurs conséquences potentielles sur la santé cérébrale.

Cette étude, relayée par le Washington Post, ouvre la voie à de nouvelles recherches sur les liens entre les infections graves et les maladies neurodégénératives, offrant un aperçu crucial pour mieux comprendre et prévenir les risques à long terme.

Source : Washington Post