Réponse des talibans à Trump : « Nous sommes prêts à nous battre encore 20 ans »

Kabul, 21 septembre 2025–Le ministre afghan de la Défense, Mohammad Yaqoob (Mullah Yaqoob Mujahid), a rejeté de manière virulente la demande du président américain Donald Trump visant à récupérer la base aérienne de Bagram, affirmant que les autorités talibanes sont prêtes à résister à toute tentative de reprise par les États-Unis. « Notre réponse est la suivante : si vous ne partez pas et que vous voulez prendre des bases, nous sommes prêts à vous combattre pendant encore 20 ans », a déclaré le responsable lors d’un entretien public. 

La déclaration intervient après que M. Trump a réitéré, dans des déclarations publiques et sur les réseaux sociaux, sa volonté d’obtenir le retour de la base de Bagram, ancien point névralgique des opérations américaines en Afghanistan, et a menacé d’« effets négatifs » si ses demandes n’étaient pas satisfaites. Les propos de Trump ont ravivé les craintes d’une escalade diplomatique entre Washington et Kaboul. 

Bagram, situé à une cinquantaine de kilomètres au nord de Kaboul, a été le principal hub logistique et opérationnel des forces américaines et de l’OTAN jusqu’au retrait de 2021. Sa reprise éventuelle par Washington poserait des défis militaires et politiques majeurs : les analystes estiment qu’une opération de grande ampleur pour reprendre la base ressemblerait à une réinvasion et impliquerait des coûts considérables. 

Les responsables talibans, tout en affirmant ne pas chercher la confrontation avec les puissances régionales, conditionnent tout dialogue à la reconnaissance de la souveraineté afghane et à la levée des sanctions économiques. Mohammad Yaqoob a par ailleurs souligné que l’essentiel pour Kaboul est de négocier sur des questions économiques et politiques plutôt que d’autoriser une présence militaire étrangère sur le sol afghan. 

Les réactions internationales sont partagées. Certains experts militaires et éditorialistes américains estiment qu’un retour limité à Bagram pourrait avoir un intérêt stratégique face aux rivalités régionales, tandis que d’autres mettent en garde contre les risques d’une nouvelle implication militaire prolongée et coûteuse. La défiance affichée par les autorités afghanes complique toute perspective de négociation rapide.