Éditorial: La peur règne à la Primature : le Premier ministre Garry Conille craint-il d’être assassiné comme Jovenel Moïse ?
3 min readL’insécurité en Haïti atteint des sommets inquiétants, et le climat politique exacerbé n’épargne personne, pas même les plus hauts dirigeants du pays. Le Premier ministre Garry Conille semble particulièrement préoccupé par sa propre sécurité. Le samedi 20 juillet 2024, il a commencé sa journée de travail entouré de son agent de sécurité et de ses plus proches collaborateurs, dans le but de renforcer la vigilance et la motivation de son équipe face aux menaces croissantes. Cette information a été rendue publique par la Primature via Twitter.
La rédaction de Lakayinfo s’interroge : le Premier ministre Garry Conille est-il réellement en danger ? Les menaces proférées par l’ancien Premier ministre Claude Joseph sont-elles prises au sérieux au point de perturber le quotidien de la Primature ? Lors d’une altercation tendue chez le très influent Gérald Gilles, membre du Conseil présidentiel, Claude Joseph aurait promis à Garry Conille de le « foutre dehors », en utilisant l’expression créole « m ap FOUT voye w ale ». En Haïti, cette phrase peut signifier deux choses : une destitution politique ou une menace d’exécution physique. Garry Conille semble avoir interprété cette menace dans son sens le plus grave, craignant pour sa vie.
Lors de cette altercation, Garry Conille a répliqué en disant : « Si vous pouvez, envoyez quelqu’un entrer dans la Primature pour me prendre, si vous pouvez… » (« Si nou kapab, voye moun rantre nan Primati vi n pran m, si nou kapab… »). Ces propos montrent clairement l’état de tension et de peur qui règne au sein de la Primature.
La situation est d’autant plus préoccupante que, dans les commentaires de cette publication sur Twitter, le cinéaste haïtien Richard Senecal a critiqué la décision de publier des photos des agents de sécurité du Premier ministre : « Est-il nécessaire de publier des photos des agents de sécurité du Premier ministre ? Même pour leur propre sécurité, je ne pense pas que ce soit une bonne idée. De toute façon, nous sommes des adultes, nous faisons ce que nous voulons. » Cette critique soulève des questions sur les mesures de sécurité en place et sur la prudence de telles divulgations publiques.
Le climat d’insécurité ambiant et les menaces qui pèsent sur les dirigeants posent une question cruciale : si le chef du Conseil Supérieur de la Police Nationale (CSPN) lui-même craint pour sa sécurité, comment peut-il espérer résoudre le problème d’insécurité qui gangrène le pays ? Les récents événements montrent à quel point la situation est grave, non seulement pour le Premier ministre, mais aussi pour l’ensemble de la population haïtienne.
Enfin, une autre question brûlante se pose : le Conseil présidentiel de la transition (CPT) envisagerait-il de remplacer le Premier ministre Garry Conille face à cette situation explosive ? La stabilité politique du pays en dépend peut-être, et une telle décision pourrait avoir des répercussions profondes sur l’avenir d’Haïti.
Le contexte actuel met en lumière la fragilité des institutions haïtiennes et la vulnérabilité de ses dirigeants face aux menaces internes. La réaction du Premier ministre Garry Conille et les mesures prises pour sa sécurité seront des indicateurs clés de la capacité du gouvernement à répondre efficacement à la crise sécuritaire qui secoue le pays.