16 mai 2024

Les déplacés internes de la violence des gangs à Port-au-Prince : Oubli et souffrance – Appel à l’action du CARH.-

30 000 et 35 000 déplacés internes résident dans ces sites

Port-au-Prince, le 25 septembre 2023

Un mois après l’aggravation de la violence des gangs à Carrefour-Feuilles et d’autres quartiers de la région métropolitaine de Port-au-Prince, les déplacés internes voient leurs conditions de vie se détériorer tandis que l’attention du public et les interventions humanitaires diminuent. Le Centre d’analyse et de recherche en droits de l’homme (CARH) lance un cri d’alarme pour rappeler la nécessité de traiter ces déplacés avec dignité, conformément aux principes des droits de l’homme et de la Charte des Nations Unies.

Gédéon Jean, Av. Directeur exécutif du Centre d’analyse et de recherche en droits de l’homme (CARDH)

Situation (quelques indicateurs clefs)

Nombre de sites

Au 5 septembre 2023, le nombre de sites est passé de 9 à 38 à Port-au-Prince, avec d’autres à Delmas et Tabarre.

Nombre de déplacés internes

Actuellement, entre 30 000 et 35 000 déplacés internes résident dans ces sites, un chiffre susceptible d’augmenter en raison de la destruction de leurs maisons et de la violence persistante.

Dégradation de la situation sanitaire

Les sites sont touchés par des épidémies de maladies telles que la diarrhée, la grippe, la tuberculose, et le manque d’accès aux soins aggrave la situation.

Situation des femmes enceintes et des nourrissons

Plus de 50% des sites abritent des femmes enceintes, des nourrissons et des enfants en bas âge qui vivent dans des conditions précaires, exposés aux intempéries et aux maladies.

Violences sexuelles et prostitution

Certaines femmes et mineures subissent des violences sexuelles, tandis que la prostitution devient une option désespérée pour d’autres.

Problèmes liés aux pluies

Les déplacés internes vivent dans des abris précaires, exposés aux intempéries constantes, ce qui aggrave leur situation.

Problème d’éclairage

Le manque d’éclairage dans les sites favorise des pratiques inadmissibles telles que le viol, les violences sexuelles et la prostitution.

Recours à la violence armée

Certains déplacés internes ont recours à des groupes armés pour résoudre leurs conflits, ce qui augmente les risques pour la sécurité.

Absence de présence policière

L’absence de forces de police dans les sites et leur environnement rend la situation encore plus précaire.

Bien que les efforts des leaders communautaires, des volontaires de la protection civile et des organisations humanitaires aient été louables, leurs interventions demeurent largement insuffisantes. Le nombre croissant de déplacés et de sites exige une remobilisation immédiate et une réévaluation des besoins sectoriels. Un plan de relèvement durable doit être élaboré pour permettre aux déplacés de retourner chez eux en toute sécurité ou d’être relocalisés dignement, en tenant compte des catégories les plus vulnérables. La présence policière constante est essentielle pour garantir la sécurité des déplacés qui souhaitent rentrer chez eux.

La situation des déplacés internes à Port-au-Prince est urgente et nécessite une réponse concertée et immédiate de la communauté internationale, des autorités locales et des organisations humanitaires. La dignité humaine et les droits fondamentaux de ces personnes ne peuvent pas être négligés plus longtemps.

Le CARH appelle à une mobilisation générale autour de cette situation critique et à une action coordonnée pour soulager la souffrance de ces déplacés internes qui aspirent à une vie meilleure.

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