Haïti : Un Bilan Catastrophique des 90 Jours du Conseil Présidentiel de Transition (25 avril 2024 – 25 juillet 2024)
3 min readLes premiers 90 jours du Conseil présidentiel en Haïti se révèlent désastreux, marqués par une montée vertigineuse de la corruption et une aggravation de la situation sécuritaire.
Corruption rampante et sécurité en déroute
Le détournement du bateau « Jezi Vlé », transportant 1500 sacs de riz vers la Gonâve, par des bandits armés à l’Arcahaie, illustre l’inefficacité du gouvernement à sécuriser les biens essentiels. Les membres de l’équipage, au nombre de six, ont été enlevés, selon le @semanahaiti.
À Waney 93, une fusillade a fait 7 morts et plusieurs blessés, causée par des bandits lourdement armés. Cet incident montre l’incapacité des autorités à protéger les citoyens, même dans des activités aussi anodines que jouer aux dominos. La situation de violence et d’insécurité continue à s’aggraver à Carrefour et ailleurs.
Le quotidien Nouvelliste a également été victime de vandalisme. Ses locaux, situés à la rue du Centre à Port-au-Prince, ont été attaqués par des individus non-identifiés, causant des dommages matériels importants. Cet incident ajoute au climat de terreur régnant dans la capitale.
Déplacement massif et impuissance des autorités
Les résidents de Solino, Delmas 24, Nazon et Christ-Roi ont fui leurs domiciles face aux assauts répétés des gangs armés, laissant ces zones désertées et augmentant le nombre de sans-abris. En réponse, le Conseil présidentiel a choisi de se protéger en installant des conteneurs autour du Palais National, ignorant la détresse de la population.
Évasions et meurtres
Une évasion massive à la prison civile de Port-de-Paix a vu 5 prisonniers tués et 30 autres s’échapper, y compris des criminels notoires. Cet incident a plongé la ville dans le choc.
Les attaques de bandits armés continuent sans relâche. Un autobus reliant Port-au-Prince à Carrefour a été attaqué, causant 4 morts et plusieurs blessés, selon le président de l’APCH, Mehu Changeux. Les cas de kidnapping se multiplient, et des meurtres brutaux, comme ceux de Réginald Reimbel à Pétion-ville et Jonas Civil à Morne Lazarre, soulignent la gravité de la situation.
Des gangs incontrôlés et une sécurité défaillante
Les gangs armés, notamment les 400 Mawozo, continuent de terroriser la population, détruisant partiellement la prison civile de Croix-des-Bouquets et prenant en otage le commissariat de Ganthier. Une dizaine de policiers ont été tués dans ces assauts.
Échecs de la sécurité internationale
Malgré l’arrivée de 400 soldats kenyans, les gangs armés continuent d’étendre leur emprise. Les routes nationales restent sous le contrôle des criminels, et les forces kenyanes semblent prioriser la sécurité de l’ambassade américaine plutôt que celle des infrastructures essentielles.
Corruption au sommet
Le Conseil présidentiel lui-même est en proie à des scandales de corruption, avec certains membres impliqués dans des détournements de fonds. Le président Edgard Leblanc avait pourtant promis qu’il n’y aurait pas de territoire perdu aux gangs, une promesse qui semble loin de la réalité.