Actes symboliques pour couples homosexuels au Venezuela.-
2 min readAmelia et Jemmily s’embrassent et s’étreignent, émues. Elles viennent de signer un « pacte symbolique de coexistence », un contrat privé, acte non-officiel proche du Pacte civil de solidarité au Venezuela, pays conservateur où le mariage pour tous n’existe pas. Le couple a roulé six heures et 400 km depuis Caracas pour se rendre à El Tigre, petite ville de l’Est du pays, touchée de fouet par la crise pétrolière et qui voudrait devenir une sorte de « Las Vegas du Venezuela » pour les couples homosexuels.
La ville « offre » des voyages organisés ou des packages pour la communauté LGBTI (lesbiennes, gays, bisexuels, transgenres et intersexués) avec comme point d’orgue, ce contrat qui reste très symbolique, puisqu’il n’est pas enregistré par un notaire ou par l’état-civil. La cérémonie avec plusieurs couples se déroule le soir dans une salle des fêtes décorée avec des drapeaux arc-en-ciel et des invités sur leur 31. Amelia et Jemmily auraient aimé se marier en Colombie où le mariage pour tous est légal mais n’a pas pu faute d’argent. Le contrat signé à El Tigre cite des articles de la Constitution contre la discrimination et précise que les parties conviennent « de vivre en cohabitation, en permanence et en singularité » ou que « les biens acquis par la suite seront considérés comme des biens communs ».
Le Venezuela est à la traîne en Amérique latine en ce qui concerne les droits LGBTI. Les homosexuels ne peuvent ni se marier, ni adopter, ni prendre des décisions médicales concernant leur partenaire. La Constitution vénézuélienne de 1999 stipule toujours que l’État « protège » le mariage « entre un homme et une femme« . La Cour suprême a toutefois décidé en 2008 que cela « n’interdit ni ne condamne les unions de fait entre personnes du même sexe« .