ÉDITORIAL:- L’ACCORD MONTANA EST DÉMASQUÉ PAR LA DYNAMIQUE POLITIQUE.-
4 min readPar Blaise Robelto Flanky
L’accord Montana, initialement perçu comme une initiative prometteuse, a vu le jour au début de l’année 2021. Des personnalités telles que Magalie Comeau Dénis, le sénateur Jean Wiliam Jeanty et Ted Syndic ont pris l’initiative de rencontrer le noyau dur de l’opposition contre le gouvernement de JOVENEL Moïse.
Malgré l’opposition forte à l’époque, ce groupe de personnes a fait preuve de courage et d’enthousiasme pour trouver une solution à la crise politique qui sévissait alors. Ils ont également cherché à rencontrer d’autres groupes politiques et leur ont proposé de s’unir pour résoudre la crise. Cependant, avec l’assassinat du président JOVENEL Moïse et l’installation du Premier Ministre Ariel Henry, le groupe de l’accord Montana et les signataires de l’accord du 11 septembre sont devenus deux regroupements politiquement importants, tant au niveau national qu’international. Cependant, les dirigeants de l’accord Montana ont perdu leur élan politique, et l’accord lui-même n’est plus l’expression d’une opposition politique.
Déclin de l’accord Montana:
Les représentants de l’accord Montana ne semblent pas croire en la valeur du dialogue, du moins c’est ce que l’on peut déduire de leur refus de répondre à l’invitation du forum organisé par le Haut Conseil de la Transition (HCT) en mai 2023. Il convient de noter que le HCT est composé de personnalités crédibles de la société, notamment Mme Mirlande Hyppolite Manigat, une femme qui suscite le respect, le révérend Calixte Fleuridor, qui a été réélu président de la Fédération Protestante d’Haïti (FPH) en mai 2023, et l’homme d’affaires Laurent Saint-Cyr. Étant donné qu’Ariel Henry n’a pas été élu et compte tenu du contexte actuel, le dialogue reste le seul moyen de trouver une solution et de rétablir l’ordre démocratique.
La désillusion politique:
Comme on dit, « le bluff politique ne résiste pas au temps politique ». Nous constatons clairement la fissure au sein du groupe pluriel de l’accord Montana, ce qui a considérablement réduit son poids politique. Le manque de solidarité et les luttes pour le leadership au sein de l’accord Montana ont relégué le président désigné, l’économiste Fritz Jean, au second plan. De ce fait, le président de l’accord Montana n’est plus considéré comme un acteur politique aux yeux de la communauté internationale. Au contraire, Fritz Jean devrait être invité en Jamaïque pour participer à un important événement politique initié par les États-Unis et le Canada.
Il est clair que l’accord Montana a perdu son pouvoir décisionnel et est désormais réduit à une simple expression politique. Les dissensions internes, le manque de solidarité et la lutte pour le leadership ont terni la réputation de cet accord, et ses dirigeants ont échoué à maintenir sa position politique. Malgré son potentiel initial, l’accord Montana a été démasqué par la dynamique politique en cours en Haïti.
Les membres influents de l’accord se sont dispersés, perdant ainsi leur capacité à mobiliser d’autres groupes politiques.
De plus, l’accord Montana a montré un manque de foi dans le dialogue en refusant de participer au forum organisé par le Haut Conseil de la Transition. Cette décision soulève des doutes quant à la véritable volonté de l’accord Montana de trouver une solution pacifique et démocratique à la crise politique.
L’accord Montana a également été affaibli par la lutte pour le leadership et l’absence d’une vision commune.
Cependant, il est important de reconnaître que la politique en Haïti est un terrain complexe et difficile à naviguer. Les différents groupes politiques ont des intérêts et des agendas souvent divergents, ce qui rend la recherche d’un consensus difficile. L’accord Montana a été confronté à ces défis et a échoué à maintenir son élan initial.
Il est crucial de souligner que la résolution des problèmes politiques en Haïti ne peut pas reposer uniquement sur un seul accord ou un seul groupe politique. Il faut une approche inclusive, impliquant tous les acteurs pertinents de la société haïtienne, y compris les différentes factions politiques, la société civile, les leaders religieux et les représentants de la communauté internationale.
De plus, il est nécessaire d’adopter une vision à long terme pour l’avenir d’Haïti, en se concentrant sur des réformes politiques, constitutionnelles et institutionnelles durables. Cela implique de renforcer l’État de droit, de lutter contre la corruption, de promouvoir la transparence et de renforcer les institutions démocratiques. Un système politique solide et fonctionnel est essentiel pour garantir la stabilité et le progrès à long terme.
La communauté internationale doit jouer un rôle actif dans le soutien à la stabilité politique et au développement d’Haïti. Les partenaires internationaux doivent collaborer avec le HCT pour faciliter le dialogue, fournir une assistance technique et financière, et encourager la mise en œuvre de réformes nécessaires. Une coordination efficace et une approche concertée sont essentielles pour surmonter les défis complexes auxquels Haïti est confronté.
Bien que l’accord Montana ait perdu de son influence politique et ait été démasqué par la dynamique politique en Haïti, il est important de se concentrer sur des solutions plus larges et plus durables pour résoudre la crise politique dans le pays. Une approche inclusive, axée sur la réforme politique, le développement économique et social, et le soutien de la communauté internationale, est essentielle pour construire un avenir meilleur pour Haïti et son peuple.