16 mai 2024

Faut-il s’inquiéter de cet astéroïde qui pourrait s’écraser sur la Terre en 2046 ?

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Vue d'artiste d'un astéroïde s'approchant de la Terre. © Mopic, Adobe Stock

Dans la nuit du 25 au 26 février dernier, l’équipe du projet MAP – Alain Maury, Georges Attard, Daniel Parrott et Florian Signoret – a découvert un nouveau petit corps dans le ciel du désertdésert d’Atacama. Dans les heures qui ont suivi, d’autres équipes au Chili, aux États-Unis, en Nouvelle-Zélande, en France et en Angleterre ont observé le même objet. Ces observations ont permis de rapidement identifier que cet astéroïdeastéroïde peut passer très près de la Terre et qu’il a une probabilité non nulle de percuter notre Planète le 14 février 2046.

Un géocroiseur de taille comparable à celui de l’événement de la Toungouska

Dès l’après-midi du 27 février, le Centre des planètes mineures, l’organisme de l’Union astronomique internationale chargé de recueillir et de diffuser les observations des petits corps du Système solaireSystème solaire, a publié la découverte de 2023 DW. Il s’agit d’un astéroïde de type Aton, c’est-à-dire une planète mineure dont l’orbiteorbite croise celle de la Terre (géocroiseur) et en majeure partie plus proche du SoleilSoleil que la Terre. 2023 DW fait le tour du Soleil en 271 jours, à une distance comprise entre 74 et 171 millions de kilomètres (0,49 et 1,14 unité astronomiqueunité astronomique).

Orbite de l’astéroïde 2023 DW (en blanc) et des planètes internes du Système solaire (Mercure en rose, Vénus en violet, la Terre en bleu et Mars en rouge). La position des objets correspond à celle du 9 mars 2023 à 0 heure UTC. © Small-Body Database, Jet Propulsion Laboratory

Pour un albédoalbédo typique des astéroïdes rocheux (entre 0,05 et 0,25), 2023 DW mesurerait entre 36 et 83 mètres de large. Cette taille est comparable à celle de l’astéroïde que l’on pense être à l’origine de l’événement de la Toungouska, qui a frappé la Sibérie en 1908 (50 à 60 mètres). Un astéroïde de cette taille percute la Terre environ une fois par millénaire.

Avec actuellement un arc d’observation de six jours (62 observations au total entre le 26 février et le 4 mars), l’incertitude est encore grande pour déterminer où passera l’astéroïde exactement en 2046. La Small-Body DatabaseDatabase du Jet Propulsion Laboratoryindique ainsi que, avec 99,7 % de probabilité (intervalle à 3 σ), l’astéroïde passera au plus près de la Terre entre l’après-midi du 13 et la soirée du 15 février 2046 à une distance comprise entre 2 000 et 15 millions de kilomètres. Ces distances devant être comprises par rapport au centre de la Terre (6 371 kilomètres de rayon moyen), cela signifie un impact potentiel, bien qu’heureusement fort peu probable. La distance nominale est estimée à 1,8 million de kilomètres, presque cinq fois plus loin que la LuneLune.

Un risque d’impact très faible qui ne justifie pas de s’inquiéter

Avec ces données, le système automatisé Sentryestime la probabilité d’impact à 0,18 % (autrement dit, 1/560), ce qui signifie du même coup que l’astéroïde a 99,82 % de chance de passer à côté de notre Planète sans l’atteindre. L’Agence spatiale européenneAgence spatiale européenne donne une valeur comparable de 0,16 % (1/625). Il n’y a donc pas lieu de s’inquiéter à l’heure actuelle.

Ce passage près de la Terre est actuellement placé au niveau 1 sur l’échelle de Turin (qui va de 0 à 10), ce qui n’est pas quelque chose de très courant, mais rien de bien exceptionnel non plus. Ce niveau 1 signifie qu’il s’agit d’« une découverte de routine dans laquelle un passage près de la Terre est prédit qui ne présente aucun niveau de danger inhabituel. Les calculs actuels montrent qu’une collision est extrêmement improbable, sans motif d’attention ou d’inquiétude du public. De nouvelles observations télescopiques conduiront très probablement à une réaffectation au niveau 0 ». Le niveau 0 signifie que « la probabilité d’une collision est nulle ou si faible qu’elle est effectivement nulle. S’applique également aux petits objets tels que les météoresmétéores et les corps qui brûlent dans l’atmosphèreatmosphère ainsi qu’aux chutes de météorites peu fréquentes qui causent rarement des dommages ». La probabilité d’impact a ainsi de très fortes chances de tomber à zéro dès que plus de données seront disponibles, dans les prochaines semaines.

Avec une cote sur l’échelle de Palerme de -2,12, le risque d’impact est environ 132 fois inférieur au « niveau de danger d’arrière-plan ». Le « risque d’arrière-plan » est défini comme le risque moyen posé par des objets de même taille ou plus au fil des ans jusqu’à la date de l’impact potentiel. Dit autrement, cette valeur de -2,12 confirme que la probabilité d’impact est très faible.

Si jamais l’impact devait finalement avoir lieu, les premières estimations de Piero Sicoli et de Steven M. Tilley montrent qu’il aurait de grandes chances de se produire au-dessus de l’océan Pacifique. La zone d’impact possible estimée s’étend en effet d’ouest en est du milieu de l’océan Indien à la côte Est des États-Unis. Rappelons cependant à nouveau que cela n’a qu’une très faible probabilité d’arriver.

Carte représentant la distribution des lieux d’impact potentiels de 2023 DW en 2046, estimée à partir d’un arc d’observation de trois jours. © Piero Sicoli

Carte de la distribution des lieux d’impact potentiels, issue d’une simulation Monte Carlo sur la base de 55 observations. © Steven M. Tilley

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