Mort du cardinal Luigi De Magistris .-
4 min readLe cardinal Luigi De Magistris est décédé ce 16 février. Il aurait eu 96 ans dans une semaine. Ce prélat italien, ancien pro-pénitentiaire majeur au sein de la Curie romaine, a terminé sa vie dans sa ville natale de Cagliari, où ses parents s’étaient distingués par leur charité.
Adelaide Patrignani – Cité du Vatican
Luigi De Magistris voit le jour à Cagliari, la capitale de la Sardaigne, le 23 février 1926. Il est le plus jeune des six enfants d’Edmondo et de son épouse, Agnese Ballero. Un pilier de son éducation est la pratique quotidienne de la charité envers tous, surtout les plus démunis: son père, surnommé « don Mundinu », était aussi appelé par les habitants de Cagliari le « médecin des pauvres ».
Il fréquente différentes écoles et instituts de la capitale sarde jusqu’au lycée.
Bien que sa vocation au sacerdoce se révèle précocement, il suit les conseils de son père en s’inscrivant à la faculté des lettres de l’université de Cagliari. Il y obtient sa licence, avec une thèse portant sur une comparaison entre le De officiis de Cicéron et le De officiis ministrorum de saint Ambroise.
Départ pour Rome
Avec l’approbation de l’archevêque Ernesto Maria Piovella (dont le procès de béatification est en cours), il se rend dans la Ville éternelle pour fréquenter le Séminaire pontifical romain, auquel il est toujours resté attaché, notamment pour sa dévotion à la sainte patronne, Notre-Dame de la Confiance. Des professeurs ayant marqué sa formation philosophique et théologique, il se souvient particulièrement des cardinaux Pietro Parente et Pietro Palazzini, ce dernier étant un moraliste reconnu.
Ordonné prêtre le 12 avril 1952 par Mgr Paolo Botto, il reste au séminaire pendant un an. Puis, de retour en Sardaigne, il travaille auprès des tribunaux ecclésiastiques diocésains et régionaux. En même temps, il exerce son ministère dans la paroisse de Beata Vergine del Rimedio, à San Lucifero, aux côtés du curé, Mgr Mosè Farci.
Entrée dans la Curie romaine
En 1957, à l’invitation de Mgr Antonio Piolanti et avec l’approbation de l’archevêque de Cagliari, il retourne à Rome pour travailler d’abord comme secrétaire de l’Université du Latran. Puis, appelé par le cardinal Alfredo Ottaviani, il se rend au Saint-Office, d’abord comme notaire adjoint, puis comme sommiste – c’est-à-dire postier de la Chancellerie romaine. En février 1969, il est transféré au Conseil pour les affaires publiques de l’Église puis, à la Pénitencerie apostolique.
Il devient régent de la Pénitencerie Apostolique au printemps 1979, avant d’être nommé évêque titulaire de Nova par Jean-Paul II le 6 mars 1996. Son ordination épiscopale a lieu le 28 avril suivant dans la collégiale de Sant’Anna, à Cagliari, par le cardinal Giovanni Canestri.
Le 22 novembre 2001, il est nommé pro-pénitentiaire majeure, et promu archevêque.
En 2003, il démissionne de ses fonctions institutionnelles pour raison d’âge, mais il continue d’accompagner les âmes dans deux paroisses romaines, de part et d’autre du Tibre : San Francesco a Ripa et San Salvatore in Lauro.
Retour en terre sarde
En 2010, sa santé déclinante le pousse à rentrer définitivement dans sa ville natale, à laquelle il était resté lié tout au long de sa vie. Accueilli par l’archevêque Giuseppe Mani et par Mgr Arrigo Miglio (qui a succédé à Mgr Mani en février 2012), il se montre un pasteur actif et fidèle. Il exerce surtout le ministère de confesseur dans la cathédrale de Cagliari, là-même où auront lieu ses funérailles, ce jeudi 17 février à 11 heures.
Le Pape François le créé cardinal le 14 Février 2015, avec le titre des Santissimi Nomi di Gesù e Maria in Via Lata.
Le cardinal Luigi De Magistris est mort ce mercredi 16 février vers 1 heure du matin. Suite à ce décès, le Collège cardinalice compte 213 cardinaux, dont 119 électeurs et 94 non-électeurs.
Les condoléances du Pape François
Dans un télégramme envoyé ce 16 février à Mgr Giuseppe Batturi, actuel archevêque de Cagliari, le Saint-Père exprime ses condoléances à sa famille et à tous les fidèles de l’archidiocèse, en assurant de sa prière pour que le défunt rejoigne la « Jérusalem céleste ». «En me souvenant de cet estimé frère qui, animé d’un zèle sacerdotal irréprochable, a servi le seigneur et l’Église avec un grand dévouement, écrit François, je pense avec gratitude à son généreux engagement au Saint-Siège en tant que collaborateur diligent et avisé de mes prédécesseurs. Je pense aussi à son amour pour le ministère de la réconciliation, qu’il a toujours exercé avec une admirable assiduité, dévoué au bien des âmes», ajoute-t-il à propos du cardinal De Magistris.