L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclenché, mercredi 14 août 2024, son plus haut degré d’alerte au niveau international face à la résurgence des cas de variole du singe (ou Mpox) en Afrique alors qu’une personne a été diagnostiquée comme porteuse du virus en Suède. Que savons-nous de cette maladie particulièrement dangereuse pour les enfants ? Réponses en 5 points.

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclenché, ce mercredi 14 août, son plus haut degré d’alerte au niveau international face à la résurgence en Afrique des cas de Mpox, anciennement connu sous l’appellation « variole du singe ». En Europe, une personne vivant dans la région de Stockholm en Suède a été diagnostiquée comme porteuse du sous-type clade 1 du virus – une première hors d’Afrique – a annoncé ce jeudi l’Agence suédoise de santé publique. Nouvelle souche, transmission… Voici 5 choses à savoir sur cette maladie.

Une nouvelle souche alarmante

Diagnostiqué pour la première fois en 1970 dans l’actuelle République démocratique du Congo (RDC, ex-Zaïre), le Mpox est une maladie virale qui se transmet de l’animal à l’homme, en consommant de la chair contaminée par exemple, mais aussi par contact physique étroit avec une personne infectée par le virus. À l’origine de l’épidémie actuelle, le clade 1 et le clade 1b, une mutation du virus apparue en septembre 2023 dans la ville minière de Kamituga en RDC.

Plusieurs épidémies en cours

En moins d’un an, la mutation s’est propagée à une vitesse alarmante. « Au cours du mois dernier, environ 90 cas de clade 1b ont été signalés dans quatre pays voisins de la RDC qui n’avaient jamais signalé de Mpox auparavant : Burundi, Kenya, Rwanda et Ouganda », a déclaré le directeur général de l’OMS, le docteur Tedros Adhanom Ghebreyesus. « Nous faisons face à plusieurs épidémies avec différentes souches dans différents pays, avec différents modes de transmission et différents niveaux de risque », a-t-il ajouté.

Transmission en dehors des contacts sexuels

Contrairement aux deux souches précédentes, le clade 1b a la particularité de se propager en dehors des contacts sexuels. Bien plus agressif que les souches précédentes, celui-ci provoque d’atroces « éruptions cutanées sur tout le corps », là où la souche II se manifestait sous forme de lésions ou d’éruptions circonscrites au visage, à la bouche et aux zones génitales selon le professeur Trudie Lang de l’université d’Oxford.

Particulièrement mortel chez les enfants

Le taux de mortalité du clade 1b est estimé à 3,6 %. Il s’agit « sans aucun doute [de la mutation de Mpox] la plus dangereuse à ce jour », déclarait en juin dernier à l’AFP le professeur Jean-Claude Udahemuka, chercheur à l’université du Rwanda. Le clade 1b emporte 5 % des adultes et 10 % des enfants qui la contractent. La plupart des décès en RDC dus à cette mutation surviennent parmi la population infantile selon le président du comité d’urgence de l’OMS, le professeur Dimie Ogoina.

Contre le Mpox, un vaccin

Contre le Mpox, il existe un vaccin, auquel peut suppléer celui contre la variole, bon marché et disponible en grande quantité. À l’heure actuelle cependant, les pays concernés ne disposent pas du stock suffisant pour faire face à l’épidémie selon le chef du conseil d’urgence de l’OMS.

En France, le Mpox n’a jamais occasionné de cas mortels selon le site du gouvernement. En 2022, face à la diffusion du virus, la Haute Autorité de santé (HAS) avait toutefois recommandé qu’une vaccination préventive soit proposée sur l’ensemble du territoire français aux groupes les plus exposés au virus, soit les personnes trans et les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes rapportant des partenaires sexuels multiples, ainsi que les travailleurs du sexe et les professionnels exerçant dans les lieux de consommation sexuelle.