16 mai 2024

Pédophilie, le témoignage d’une victime chilienne à l’envoyé du pape

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Juan Carlos Cruz, victime d’un prêtre au Chili, a affirmé samedi 17 février avoir ressenti de « l’empathie » de la part de Mgr Charles Scicluna, l’émissaire du pape dans l’enquête sur le cas d’un évêque chilien accusé d’avoir couvert ces agissements.

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Mgr Charles Jude Scicluna, en 2015. / Alessia GIULIANI/CPP/CIRIC

C’est à New York qu’a commencé la mission de Mgr Charles Scicluna, archevêque de Malte chargé par le pape de se rendre au Chili « pour écouter ceux qui ont exprimé la volonté de soumettre des éléments en leur possession » concernant le cas de Mgr Barros, évêque d’Osorno, accusé d’avoir couvert les abus sexuels commis par le père Fernando Karadima, dont il fut proche.

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C’est ainsi aux Etats-Unis que Mgr Scicluna a entendu l’une des victimes de cet ancien curé d’une paroisse d’un quartier huppé de Santiago, Juan Carlos Cruz. « Pour la première fois, j’ai le sentiment qu’on nous écoute », a déclaré ce dernier à l’issue de cet entretien, dont il est sorti « épuisé émotionnellement ». « Je suis très content d’avoir pu parler à Mgr Scicluna », lequel a fait preuve de « compassion » et d’« empathie », a-t-il poursuivi après une heure et demie d’échange.

« Je lui ai raconté des situations que j’ai vécues ou que d’autres ont vécues, et il pleurait, sincèrement », a ajouté la victime, qui affirme avoir remis à l’émissaire du Vatican des documents venant à l’appui de ses accusations.

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Après une étape à New York, Mgr Scicluna est attendu lundi 19 février au Chili, où il doit recueillir d’autres témoignages. L’évêque maltais est chargé de tirer au clair le cas de l’évêque chilien Juan Barros, nommé par le pape François en 2015 à la tête du diocèse d’Osorno. Cette nomination avait suscité de nombreuses critiques, sans être toutefois remise en cause par Rome.

À cette époque, Juan Carlos Cruz avait d’ailleurs adressé une lettre au pape François, dans laquelle il décrivait les abus subis par le père Karadima, affirmant que Mgr Barros y avait assisté.

Voyage du pape au Chili empoisonné par l’affaire

À l’occasion du voyage au Chili du pape François, du 15 au 18 janvier, le cas de Mgr Barros est revenu sur le devant de la scène. L’omniprésence de cet évêque aux messes célébrées dans trois villes différentes du Chili a soulevé un tollé dans l’opinion publique chilienne.

Les victimes de Fernando Karadima, un ancien formateur charismatique de prêtres, reconnu coupable en 2011 par un tribunal du Vatican d’avoir commis des actes pédophiles dans les années 1980 et 1990 et condamné à mener une vie de pénitence, avaient alors vivement critiqué l’attitude du pape François, l’accusant de ne pas mettre en cohérence ses paroles et ses actes concernant la lutte contre les abus sexuels dans l’Église.

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Interpellé à ce sujet par des journalistes au cours de son voyage chilien, le pape avait répondu de façon particulièrement brutale. « Le jour où vous m’apportez une preuve contre l’évêque Barros, je vous parlerai. Il n’y a pas une seule preuve contre lui. Tout est calomnie », avait-il ainsi lancé, avant de donner une accolade publique l’évêque controversé.

Cette réponse avait choqué au Chili et au-delà. Dans l’avion le ramenant à Rome, le pape avait dû présenter ses excuses aux victimes d’abus sexuels.

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