Ambassade d’Haïti en France : en l’absence d’ambassadeur officiel, une Française sans qualifications devient le visage diplomatique d’Haïti grâce aux connexions politiques
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Paris, 22 mai 2025 – La diplomatie haïtienne vient de franchir un nouveau seuil dans l’absurde. Le ministère dirigé par Jean-Victor Harvel Jean-Baptiste a officiellement nommé Sylvie Mérizier Descollines, citoyenne française et épouse de l’ex-député Abel Descollines, ministre conseillère à l’ambassade d’Haïti en France. Une fonction clé qu’elle exerce désormais en représentant officiellement l’ambassade dans toutes les cérémonies publiques françaises – au mépris des règles fondamentales du service diplomatique haïtien.
Cette nomination, aussi choquante qu’opaque, interroge sur plusieurs niveaux : juridique, éthique, institutionnel, symbolique.
Sylvie Mérizier Descollines n’est pas une diplomate de carrière, ni une universitaire reconnue, ni une experte en relations internationales. Pourtant, elle occupe aujourd’hui un poste stratégique, réservé à des profils hautement qualifiés et dévoués au service de l’État haïtien. Pourquoi ? Parce qu’elle est l’épouse de l’ancien député Abel Descollines, figure influente dans certaines sphères politiques haïtiennes.
Ce que l’on appelle ailleurs du népotisme, prend ici la forme d’une promotion maquillée en mérite diplomatique, dans un contexte où la diplomatie haïtienne s’effondre sous les coups d’arrangements politiques, de copinages et d’opportunisme institutionnel.




Le plus grave dans cette affaire est que Sylvie Mérizier Descollines est de nationalité française. Elle avait d’ailleurs été évincée en juillet 2024 pour ce motif : non-éligibilité aux fonctions diplomatiques haïtiennes, conformément aux lois du pays interdisant à un binational – a fortiori lorsqu’il s’agit d’un poste de représentation – de servir sans autorisation claire du président ou du Parlement.
Mais quelques mois plus tard, la voilà réintégrée sans explication publique. Pis, elle devient la figure visible de l’ambassade, apparaissant à toutes les cérémonies officielles, comme celle du 10 mai à Paris (Journée nationale des mémoires de l’esclavage), aux côtés du Premier ministre français et de hauts dignitaires.
Aucune trace d’un ambassadeur nommé officiellement. Serait-elle en campagne pour devenir ambassadrice ? Ou agit-elle comme si elle l’était déjà ? Cette confusion porte atteinte à la crédibilité de l’État haïtien.

Madame Sylvie Merizier Descollines a dignement représenté l’Ambassade d’Haïti en France lors de la cérémonie du 10 mai à Paris
21 Mai 2025
Un texte de la rédaction du journal « La Source Info »
Paris, le 10 mai 2025 – À l’occasion de la Journée nationale des mémoires de la traite, de l’esclavage et de leurs abolitions, la place du Général-Catroux (Paris 17e) a une fois de plus servi de cadre solennel à une cérémonie empreinte de recueillement, de mémoire et d’engagement citoyen. L’Ambassade d’Haïti en France y a été valablement représentée par Madame Sylvie Descollines, Ministre conseillère, saluée pour sa présence élégante et son engagement dans les échanges diplomatiques de la soirée.
Aux côtés du Premier ministre français, des parlementaires, du président du CRIF Yonathan Arfi, de la directrice de France Télévisions, d’élus locaux, de responsables associatifs et de nombreux citoyens, Madame Descollines a pris part à cette commémoration qui s’est ouverte sur une vibrante allocution de l’écrivain et historien Claude Ribbe.
Dans un discours dense et poignant, Ribbe a retracé l’historique de cette cérémonie devenue incontournable depuis dix-sept ans. Il a souligné la présence marquante du Premier ministre français à cette manifestation depuis 2014, et son engagement renouvelé en faveur des Outre-mer et de la mémoire de l’esclavage. Il a rappelé également la portée symbolique du lieu : le monument dédié au général Thomas-Alexandre Dumas, né esclave à Saint-Domingue – aujourd’hui Haïti – avant de devenir général de la République.
« Aujourd’hui, tout le monde sait qui est le général Dumas », a martelé Claude Ribbe, avant de relancer un appel solennel à l’État français : que la statue du général, détruite en 1942 par le régime de Vichy, soit réinstallée à Paris, et que deux copies soient érigées à Port-au-Prince et à Villers-Cotterêts, « pour symboliser la réparation et la reconnaissance de ce héros de la République, né esclave sur une terre devenue libre grâce au peuple haïtien ».
L’intervention de Madame Descollines, bien que discrète dans le programme officiel, a été saluée par les diplomates présents et les invités haïtiens venus nombreux. Elle a incarné la mémoire vivante du lien indéfectible entre Haïti et la France, et rappelé – par sa présence même…LIRE LA SUITE https://www.facebook.com/share/p/15JahfDxtq/
Sur les réseaux sociaux, Mme Descollines n’a pas manqué de se glorifier de sa participation à cette cérémonie, en publiant un texte élogieux vantant sa « présence élégante » et son « engagement diplomatique ». Un texte qui semble plus taillé pour la promotion d’une candidate en campagne que pour un rapport d’ambassade.
Mais où est passé le ministère des Affaires étrangères ? Où est passé l’ambassadeur ? Qui valide ce type de communication personnelle aux couleurs de l’État haïtien ?
Pendant que des diplomates de carrière haïtiens peinent à survivre à l’étranger sans moyens, le ministère envoie une auxiliaire de vie française représenter Haïti dans des cérémonies de haute importance. Le message envoyé à la communauté internationale est clair : l’État haïtien a cessé de respecter ses propres lois et ses propres institutions.
Le silence du ministre Jean-Victor Harvel Jean-Baptiste dans ce dossier est assourdissant. Doit-on y voir la main du conseiller politique Gérald Gilles ou celle de réseaux politiques opportunistes visant à s’approprier les canaux de la diplomatie haïtienne à des fins personnelles ?
L’affaire Descollines illustre avec éclat la dérive clanique et partisane de l’appareil diplomatique haïtien. Elle traduit aussi une profonde crise de méritocratie, où les compétences sont piétinées par le clientélisme, et où les postes de prestige sont attribués non pas au nom de l’intérêt national, mais selon les intérêts particuliers d’un petit cercle.
À ce rythme, la diplomatie haïtienne ne sera plus qu’un théâtre de représentation familiale, un outil de récompense politique, un terrain de jeu pour les proches du pouvoir – pendant que l’image d’Haïti continue de se détériorer sur la scène internationale.

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