LU POUR VOUS: « Il faut remodeler le CPT ou choisir un Président Provisoire » écrit Emmanuel Ménard aux Parties Prenantes Haïtiennes.
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@radiotélécosmos
La rédaction publie in extenso la correspondance.
Haïti, le 27 juillet 2024
Camarades et collègues,
Mandaté par la Coalition Nationale, le Bloc du Milieu et la Force Louverturienne Réformiste, je sens l’urgence patriotique de vous écrire.
La responsabilité citoyenne qui est nôtre devant notre conscience et notre peuple, nous inflige le sacrifice de privilégier les intérêts nationaux face à ceux de nos organisations et de nos familles politiques parce que la Transition est en danger et la République est avilie.
A l’évidence des dérives de membres du CPT assurant collégialement et solidairement les charges présidentielles, il nous est un impérieux devoir de sauvegarder la dignité de la Présidence de la République et l’honneur de la Nation.
La population en pleine dèche comprend clairement que les bandits sont dans les rues mais aussi dans les avenues du pouvoir car « les bergers du troupeau se sont constitués en loups » et le sang des victimes coule déjà le long de leurs babines.
A visière levée et en toute impunité, faisant fi de l’équilibre qui doit exister entre la Présidence et le Gouvernement pour garantir la tenue d’élections réellement libres, les conseillers présidentiels ont réclamé et obtenu des ministères, des directions générales, des sièges dans les deux commissions déjà nommées et ils négocient avec virulence pour contrôler les organismes autonomes à caractère financier, les Conseils d’Administration, le CEP et les collectivités territoriales sans renoncer aux représentations diplomatiques.
Après le scandale du partage des fonds destinés aux renseignements, de l’émission irrégulière de passeport diplomatique à des concubines, des faveurs sexuels contre nomination, de l’acquisition en dehors des normes, de biens, meubles, produits de luxe et de grosses berlines, sans crédits budgétaires disponibles, les accusés du CPT flanqués de leurs patrons et tuteurs, se sont heurtés à l’inflexibilité d’un vieux banquier et à la résistance d’autres grands Commis de l’État.
Actuellement, le Conseil Présidentiel est de facto défaillant, suivant la théorie fonctionnaliste, puisque plus de la moitié de ses conseillers votants sont empêchés, suspectés d’abus de confiance, abus d’autorité, abus de biens sociaux, détournement de pouvoir, délit d’initié, harcèlement, corruption en bande organisée, association de malfaiteurs, extorsion et tentative d’extorsion, détournement de fonds publics etc.., actes et faits prévus et punis par la Loi sur la Comptabilité Publique, le Code Pénal en vigueur, le Code d’Instruction Criminelle et les dispositifs de la Loi modifiant celle du 11 novembre 2013 sanctionnant le Blanchiment des Capitaux et le Financement du Terrorisme.
Chers collègues,
L’urgence est de convoquer les parties prenantes au Sommet du 11 mars et d’autres entités, le cas échéant, afin de statuer sur :
- La défaillance du Conseil Présidentiel tel que composé ;
- La saisine de la justice contre les auteurs des actes de corruption ;
- L’adoption d’un consensus suffisant pour remodeler le Conseil Présidentiel ou choisir un Président Provisoire à côté du Premier Ministre accompagné d’un Organe de Contrôle de la Transition pour équilibrer la nouvelle gouvernance intérimaire bicéphale.
Chers Compatriotes,
La providence nous offre la chance de corriger des erreurs avant qu’il ne soit trop tard.
Laisser ce Conseil Présidentiel pléthorique, budgétivore, conflictuel et décrié, serait un acte d’incivisme et une prime à l’indécence. À chacun de mesurer l’étendue de l’hypothèque greffée sur la réussite de la Transition par la trahison du Conseil Présidentiel.
Je m’adresse aux communautés de foi, aux forces morales, aux organismes de défense des droits humains, aux institutions sociales, professionnelles, paysannes, féminines et de jeunesse, au secteur privé, à la société civile, à la diaspora, aux signataires de l’Accord du 21 décembre, au Bureau de Suivi de l’Accord de Montana, au Collectif du 30 janvier, aux Signataires de la Déclaration de Kingston, au REN, au Groupe de Concertation Politique, au Regroupement SOLID et à tous les partis politiques : « ne faites-vous pas complices des corrompus, les masques sont tombés. » Moi, je les dénonce à la Nation et j’attends le verdict de l’histoire.
Je vous salue en la Patrie !
Dr.Emmanuel Ménard
Président de la Force
Louverturienne Réformiste
