Réunion entre le CARDH et le Secrétaire général de l’ONU, M. Antonio Guterres, pour aborder la crise en Haïti : Un appel urgent à l’action pour la paix et la stabilité.-
5 min readHaïti fait face à une crise sans précédent qui exige des actions concertées pour rétablir la paix et la stabilité dans le pays. Le Centre d’analyse et de recherche en droits de l’homme (CARDH) a tenu une réunion cruciale avec le Secrétaire général de l’ONU, M. Antonio Guterres, afin de discuter de la situation actuelle et de proposer des solutions concrètes pour répondre aux besoins urgents du peuple haïtien.
paix et stabilité
La crise en Haïti va bien au-delà d’une simple crise politique. Pour restaurer un ordre durable, il est essentiel de répondre aux besoins fondamentaux du pays, en commençant par la paix et la stabilité. Pour y parvenir, les mesures suivantes doivent être prises :
Rétablir la sécurité : La situation sécuritaire s’est gravement détériorée, avec des actes de violence, des kidnappings, des viols et des meurtres perpétrés par des gangs puissants. La population souffre énormément de cette insécurité croissante, ce qui nécessite une réponse urgente pour rétablir la sécurité publique.
Processus électoral crédible : Le pays doit rétablir les trois pouvoirs de l’État avec des autorités légitimes, crédibles et compétentes. Cela passe par la mise en place d’un processus électoral transparent et équitable, permettant au peuple haïtien de choisir ses dirigeants démocratiquement.
Consensus pour l’intérêt du peuple : Les acteurs politiques, économiques et sociaux doivent mettre de côté leurs intérêts personnels et s’engager dans un dialogue constructif pour parvenir à un consensus bénéfique pour la population haïtienne qui souffre depuis trop longtemps.
II. État des lieux actuel.
A. Sécurité : La situation sécuritaire en Haïti est alarmante, avec une emprise croissante des gangs dans certains départements, semant la terreur et le chaos. La police nationale est en manque de moyens et de formation pour faire face à cette menace grandissante.
B. Justice : Bien que des progrès aient été réalisés dans le système judiciaire, des défis majeurs subsistent, tels que la détention illégale et l’accès limité à la justice pour les plus vulnérables. Les conditions de détention sont inhumaines, entraînant des décès tragiques dans les prisons.
C. Économie et société : Malgré certaines réformes économiques entreprises, la population haïtienne fait face à une détérioration de ses conditions de vie. L’insécurité alimentaire, l’augmentation des coûts des produits, l’accès limité aux services de santé et les déplacements internes causés par la violence des gangs sont autant de défis majeurs pour le pays.
D. Politique : Les négociations politiques ont abouti à la création du Haut Conseil de la Transition, mais un consensus durable entre le gouvernement et l’opposition reste à atteindre. La population haïtienne ne peut plus supporter les conséquences des divisions politiques, alors qu’elle est confrontée à des violences quotidiennes, des gangs omniprésents et une détresse généralisée.
Solutions proposées
E. Sécurité : Pour rétablir la sécurité, il est crucial de mettre en place une force d’appui à la police afin de déloger les principaux foyers de gangs, de rouvrir les routes nationales et économiques, et de renforcer les capacités de la police en termes de formation, d’équipement et de technologies. Il est également essentiel d’identifier et de prendre des mesures contre les véritables responsables de la criminalité.
F. Économie et société : En collaboration avec la coopération internationale, le secteur privé et la société civile, le gouvernement doit lancer des initiatives socio-économiques visant à réduire la pauvreté et la violence dans les quartiers vulnérables. Ces réformes économiques doivent être mises en œuvre dans le respect des droits fondamentaux des populations les plus vulnérables.
G. Gouvernance et participation citoyenne : La gouvernance en Haïti doit être renforcée, et la participation des citoyens aux affaires publiques doit être encouragée. Des mécanismes de consultation et de dialogue inclusifs doivent être développés pour permettre aux voix de toutes les parties prenantes de s’exprimer et de contribuer aux décisions politiques.
H. Politique : Le gouvernement et l’opposition doivent enfin parvenir à un consensus, après des années de négociations prolongées. Il est impératif que les acteurs politiques pensent avant tout au bien-être de la population haïtienne, qui souffre quotidiennement des conséquences de l’instabilité politique. Les intérêts personnels doivent céder la place à l’intérêt général.
Responsabilité de la coopération internationale
Dans cette situation critique, la coopération internationale ne peut se limiter à un simple binôme entre le gouvernement et l’opposition. Elle a le devoir d’agir, conformément au principe de la responsabilité de protéger. Cette responsabilité repose sur trois piliers : la responsabilité de chaque État de protéger sa population, la responsabilité de la communauté internationale d’aider les États à assurer cette protection, et la responsabilité de la communauté internationale de protéger lorsque l’État ne remplit pas cette responsabilité de manière manifeste.
La réunion entre le CARDH et le Secrétaire général de l’ONU, M. Antonio Guterres, a mis en évidence l’urgence d’agir pour restaurer la paix, la sécurité et la stabilité en Haïti. Les défis auxquels le pays est confronté nécessitent une approche holistique, combinant des mesures de sécurité, des réformes économiques et sociales, une gouvernance améliorée et une participation citoyenne accrue. La coopération internationale doit jouer un rôle central dans la résolution de la crise haïtienne, en soutenant les efforts du gouvernement haïtien et en veillant à ce que les droits fondamentaux de la population soient respectés.
Il est essentiel de rétablir la sécurité pour garantir la protection des citoyens haïtiens. Cela passe par la création d’une force d’appui à la police bien équipée et formée, capable de lutter efficacement contre les gangs et de rétablir l’ordre dans les zones les plus touchées. En parallèle, il est nécessaire d’engager des efforts pour identifier et traduire en justice les véritables responsables de la criminalité.
Sur le plan économique et social, des réformes sont nécessaires pour réduire la pauvreté et l’insécurité alimentaire qui touchent une grande partie de la population. La coopération internationale, le secteur privé et la société civile doivent collaborer pour mettre en place des initiatives socio-économiques durables, favorisant la création d’emplois, l’accès aux services de base et le renforcement des capacités des communautés vulnérables.
La gouvernance doit être améliorée en Haïti, avec un accent particulier sur la participation citoyenne. Il est essentiel de mettre en place des mécanismes de consultation et de dialogue inclusifs, permettant aux citoyens de s’exprimer et de contribuer aux décisions politiques. Cela renforcera la légitimité des institutions et favorisera une plus grande responsabilisation des dirigeants.